Les coopératives craignent « l’épée de Damoclès » de la loi Macron

Publié le 21/05/2015

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A l’occasion de la publication de ses chiffres clés, la FCA (Fédération du commerce coopératif et associé) a réitéré hier son opposition à la disposition prévoyant de limiter la durée des contrats d’affiliation entre les entrepreneurs et leur réseau.

 

Pour Eric Plat, président de la FCA (et PDG d’Atol), cet amendement, qui cible uniquement les réseaux de commerçants et épargne les structures capitalistiques (groupes de commerces intégrés), « créera une concurrence déloyale aux effets délétères pour le secteur. Les groupements du Commerce Coopératif et Associé verraient leur modèle économique entièrement remis en cause. » Il se dresse contre l’ingérence de cette mesure en demandant à ce que le gouvernement laisse les entrepreneurs français gérer librement leurs groupements, dans le respect des valeurs de l’économie coopérative. « Les membres de nos organisations sont des entrepreneurs indépendants, propriétaires à la fois de leur point de vente et de leur groupement, sous forme de parts sociales. Quand une personne achète un appartement en copropriété, rien ne l’oblige à le revendre au bout d’une période déterminée. Pourquoi cela devrait-il être le cas pour les coopératives de commerçants ? », s’interroge Eric Plat.

 

Il a adressé mardi 19 mai une lettre ouverte à Emmanuel Macron, dans laquelle il alerte le ministre sur les effets de cette mesure, qui remet en cause l’existence du modèle et tout le tissu économique qui le sous-tend : PME, fournisseurs locaux et emplois. Il y explique notamment que cette disposition ne répond absolument pas à l’objectif souhaité, à savoir favoriser la concurrence inter-enseignes. Et que les entrepreneurs du commerce coopératif et associé « doivent développer des outils et des moyens logistiques impliquant des investissements colossaux, nécessitant une visibilité à long terme (…). Que dirons-nous demain à nos banquiers, lorsque nous voudrons investir ? ‘Bonjour, j’ai besoin d’emprunter, mais une partie de nos contrats d’affiliation actuels se terminent dans 3 ans !?’ »

 

Notons qu’en 2014, le Commerce Coopératif et Associé a réalisé un chiffre d’affaires de 143,5 milliards d’euros (+1% de croissance, vs. +0,4% pour le commerce de détail dans son ensemble), enregistré 1 200 nouveaux points de vente et créé 18 000 emplois nets (+3,5% par rapport à 2013). Selon la FCA, il représenterait aujourd’hui plus de 30% de parts de marché du commerce de détail sur le territoire.

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