Dépenses d’optique : les (faux) arguments de l’UFC – Que Choisir pour promouvoir les réseaux de soins

Publié le 17/03/2017

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Dans un communiqué de presse publié le 17 mars, l’UFC-Que Choisir pointe une nouvelle fois du doigt les dépenses d’optique des Français qui « n’ont jamais été aussi élevées » et « met en garde contre les promesses intenables de prise en charge intégrale lors de la prochaine mandature ». Sauf que, en réalité, le prix des lunettes est en repli depuis deux années consécutives et le marché global stagne.

 

L’association de consommateurs dénonce « les surcoûts français de l’optique » et un « budget supérieur dans notre pays de 50 % à la moyenne européenne » ayant pour cause un « trop grand nombre de points de vente et des remboursements parfois trop généreux de la part des complémentaires santé, qui se sont traduits par une inflation incontrôlée ». Forte de ces arguments, l’UFC-Que Choisir estime que les mesures mises en œuvre par le gouvernement pour limiter les dépenses de lunettes des Français (comme le plafonnement des remboursements) sont un échec. Elle considère que la prise en charge à 100 % de l’optique promise par de nombreux candidats à la présidentielle « tient du vœu pieu » et se traduira « dans tous les cas par des prélèvements supplémentaires ». Mettant en lumière les écarts de prix entre les départements, elle souligne qu’il est « par définition impossible de rembourser intégralement un bien médical dont le prix varie d’un magasin à l’autre ». Dans ce contexte, l’UFC-Que Choisir appelle « à une refonte du système de plafonnement des remboursements en optique, qui ne doit s’appliquer qu’aux contrats de complémentaires santé ne prévoyant pas l’accès à un réseau de soins ». L’association invite aussi les consommateurs « à faire jouer la concurrence entre points de vente physiques et en ligne, notamment à travers les réseaux de soins ».

 

Prix en baisse et stabilisation des dépenses d’optique

Ces informations, largement reprises par la presse grand public, se basent cependant sur des constats erronés. En effet, loin de « l’inflation incontrôlée » dont parle l’UFC, les prix des lunettes sont en recul, comme le montrent les statistiques incontestables de l’Insee : l’indice des prix des produits d’optique médicale a chuté de -0,53 % en 2016 et de -0,35 % en 2015. Les années précédentes, il n’avait enregistré que de faibles progressions : +0,7 % en 2014 et +0,45 % en 2013. Par ailleurs, le marché global de l’optique-lunetterie est « flat ». Pour 2016, GfK l’évalue à 6,586 milliards d’euros, soit exactement le même montant qu’en 2015. Depuis 10 ans, le CA moyen par magasin ne cesse de baisser, passant de 573 k€ en 2007 à 527,7 k€ en 2016. Enfin, si le montant global des dépenses d’optique est plus élevé dans l’Hexagone que dans les autres pays européens, c’est parce que les Français optent fréquemment pour des produits à valeur ajoutée, avec un fort taux de progressifs. C’est aussi en raison du taux élevé de TVA, à 20%. Dans les faits, les prix HT pratiqués par les opticiens français sont dans la moyenne européenne, voire inférieurs. Selon une enquête réalisée par le Synope (devenu Snor), le prix moyen HT des montures était en 2013 de 95 € en France, de 102 € en Allemagne et de 91 € en Italie. Côté verres, un Varilux Confort NE Orma Crizal Alize Plus était par exemple facturé 201 € HT en France, 253 € HT en Allemagne et 196 € HT en Italie. Le verre Zeiss Clarlet 1.5 GT2 3D Lotutec était quant à lui facturé 206 € HT en France, 300 € HT en Allemagne et 251 € HT en Italie.

 

 

 

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