Dépenses d’optique : Le Pen veut abroger les plafonds de remboursements, Macron veut mettre la pression sur les Ocam

Publié le 24/04/2017

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Au lendemain du premier tour, retour sur les propositions phare des deux finalistes pour notre secteur.

 

Marine Le Pen : contre les réseaux de soins et l’encadrement des prix, pour une révision des tarifs opposables et une saine concurrence

Marine Le Pen ne souhaite pas que l’Assurance maladie se désengage de l’optique médicale mais veut abroger le plafonnement des remboursements par les complémentaires santé. Elle souhaite imposer par ailleurs aux Ocam la transparence sur leurs frais de gestion et l’utilisation des cotisations. « Les tarifs des complémentaires ne cessent d’augmenter, pour des prestations qui s’amoindrissent année après année : ce n’est pas acceptable. Il serait pertinent de revoir les tarifs de base sur lesquels se fonde le remboursement par le régime obligatoire, afin de les actualiser et les adapter au coût réel. Les lentilles de contact devraient entrer dans la liste des produits remboursés par l’Assurance maladie », déclare la candidate. Concernant les prix des équipement, Marine Le Pen estime qu’il serait absurde d’encadrer ceux des montures, « puisqu’il existe une offre pléthorique, à tous les prix ». Elle pense « pouvoir compter sur les opticiens pour pratiquer les tarifs les plus justes et accessibles, tout en leur permettant de vivre de leur métier ». La présidente du Front national juge également que les produits optiques devraient bénéficier d’un taux réduit de TVA, au même titre que d’autres dispositifs médicaux. Concernant la démographie professionnelle et alors que plus de 2 000 nouveaux opticiens arrivent sur le marché chaque année, elle prône une sélection à l’entrée de l’enseignement supérieur, qui diminuera de fait les effectifs. « Il peut être envisagé d’instaurer un numerus clausus, cependant il faudra veiller à ce que la profession ne connaisse pas le même destin que les médecins, en raison d’un contingentement trop strict et mal adapté », ajoute-t-elle. La candidate frontiste se prononce contre la reconnaissance de l’optométrie, mais pour une réingénierie de la formation des opticiens. Enfin, sur la question des réseaux de soins, elle s’oppose à ces dispositifs « qui remettent en cause à la fois l’indépendance des professionnels et la liberté de choix des patients. Je plaide pour un maillage solide d’acteurs indépendants de la santé, pour permettre une saine concurrence, au bénéfice du patient ». Marine Le Pen plaide pour le maintien de la coexistence de l’Assurance maladie obligatoire et des organismes complémentaires. « Cependant, il est capital que les complémentaires consacrent plus de budget à la prévention, qui aujourd’hui occupe une part minime de leur budget, alors qu’il s’agit d’une de leurs missions pionnières. Une saine gestion doit être promue, à la fois dans l’Assurance maladie mais aussi dans les organismes complémentaires », conclut-elle.

 

Emmanuel Macron : contre les réseaux fermés, pour des prix plus transparents et des contrats-types de complémentaires santé 

Emmanuel Macron promet de rembourser à 100 % les lunettes d’ici 2022. Le chef de file du mouvement En Marche propose déjà de réduire la facture par une politique volontariste de prévention, en valorisant ce type d’actes pour les professionnels (les opticiens seront-ils rémunérés pour réaliser des tests de dépistage ?). Côté remboursement, il n’envisage ni d’augmenter ni de diminuer la part prise en charge par la Sécurité sociale, mais compte mettre la pression sur les complémentaires santé. Celles-ci seraient dans l’obligation de proposer, à côté de leurs autres contrats, trois contrats-types garantissant la transparence et facilitant les comparaisons des garanties en optique, audio et dentaire, ce qui devrait les pousser à améliorer leurs remboursements sur ces postes de soins, sans augmenter leurs cotisations. « Il y a une grande dispersion des prix et des situations. Je propose une concertation pour homogénéiser les pratiques », explique le candidat, qui assure ne pas vouloir réformer contre les professionnels de santé. « On va rééchelonner les remboursements pour inciter à plus de prévention sur le dentaire, l’auditif et le visuel, ce qui limitera le coût », explique-t-il. Les contrats-types qu’il entend mettre en place proposeront ainsi trois niveaux de couverture différents – faible, moyen et haut – et seront présentés de manière exactement similaire par tous les Ocam. Il espère ainsi parvenir à plus de concurrence entre les organismes et réduire les frais. « Cela se fera en 5 ans si on s’y prend tout de suite et tous les professionnels s’inscriront dans cette logique », promet-il. En parallèle, Emmanuel Macron espère aussi faire baisser les prix des équipements en demandant davantage de transparence sur « leur coût réel » et en menant une concertation avec les professionnels. Pour résoudre la problématique des déserts médicaux, il mise entre autres sur la télémédecine et l’exercice groupé pour les professionnels de santé, qui seraient incités à travailler dans des maisons pluridisciplinaires, dont il souhaite doubler le nombre d’ici 2022. Le candidat d’En Marche veut, dans ce contexte, développer les « pratiques avancées » et adapter les formations de santé aux nouveaux défis. Cela pourrait se traduire, dans notre filière, par une masteurisation de la profession et de nouvelles délégations de tâches des ophtalmologistes vers les opticiens et les orthoptistes. Enfin, concernant les réseaux de soins, l’ex-ministre de l’Economie ne reviendra pas sur les réseaux ouverts mais entend interdire les réseaux fermés et préserver le libre choix des patients.

 

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