Reste à charge zéro en optique : les négociations ouvrent dans quelques jours

Publié le 23/10/2017

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La mise en place du remboursement à 100 % des lunettes, des aides auditives et des prothèses dentaires, promise à l’horizon 2022, pourrait intervenir plus tôt que prévu, selon des déclarations de la ministre de la Santé.

 

Alors que le PLFSS 2018 sera examiné à partir du 24 octobre à l’Assemblée nationale, Agnès Buzyn a accordé une grande interview au Journal du Dimanche du 22 octobre, dans laquelle elle expose ses ambitions et ses projets. Interrogée sur la promesse d’un remboursement à 100 % des lunettes, des prothèses auditives et dentaires, la ministre de la Santé annonce qu’elle « souhaite y arriver bien avant la fin du quinquennat. C’est un enjeu majeur d’égalité et de lutte contre la perte d’autonomie et la dépendance. Les négociations commencent avec les complémentaires. Mon but est d’aboutir d’ici un an. Toute la chaîne des acteurs devra contribuer. » Invitée en parallèle du Grand jury LCI / RTL / Le Figaro, Agnès Buzyn donne quelques détails complémentaires sur ce projet : « Nous avons déjà commencé avec les dentistes, dans le cadre de la convention qui doit être renouvelée avec l’Assurance maladie, à travailler sur le reste à charge zéro sur les prothèses dentaires (…). Nous ouvrons les négociations début novembre avec les professionnels des prothèses auditives et des lunettes, avec toutes les filières et avec les mutuelles. J’espère que d’ici un an nous aurons déjà avancé ». La ministre n’avance pas, cependant, de calendrier précis : « Si on se fixe des dates, on est sûr de ne pas y arriver alors que si on laisse à l’intelligence collective le soin d’avancer en concertation, on a un peu plus de chances d’aboutir. Je suis prudente sur les dates. Si je peux avoir quelques mesures phares pour les Français dans le PLFSS 2018 qui permet un reste à charge zéro sur un certain nombre de pratiques, j’aurai déjà bien avancé ».

 

Le tiers payant généralisé est « infaisable »

Agnès Buzyn s’est également exprimée sur le tiers payant qui devait être généralisé au 1er décembre, ce qui selon elle « n’est techniquement pas faisable ». « C’est un problème d’informatique. Nous ne savons pas aujourd’hui, sur la part des complémentaires, faire en sorte que les médecins soient remboursés. On va travailler avec l’ensemble des professionnels pour que le tiers payant soit généralisable, c’est l’engagement du président de la République », a-t-elle déclaré au micro du Grand Jury, en rappelant que les personnes qui ont le plus de difficultés se voient déjà dispensées de l’avance de frais via les dispositifs comme la CMU-C ou l’ACS. Sans oublier de tacler sa prédécesseure Marisol Touraine sur ce sujet : « On peut toujours dire que tout le monde doit aller sur Saturne, on ne sait pas le faire. C’est très bien d’affirmer politiquement qu’on veut lutter contre la difficulté d’accès aux soins, moi aussi je le veux. Mais quand on me donne un système qui a la fin n’est pas faisable, je trouve que le cadeau n’est pas très sympathique ».

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