La presse grand public malmène à nouveau les opticiens traditionnels

Publié le 20/11/2017

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Dans un reportage diffusé le 18 novembre dans l’émission « Tout compte fait », France 2 fait la part belle aux lunettes low-cost, jetant au passage le doute sur la qualité des équipements vendus dans les magasins classiques.

 

Pour le reportage « Que valent les lunettes low-cost ? », des journalistes ont enquêté sur les nouveaux acteurs qui « chamboulent » la filière de l’optique, qualifiée « d’ultra rentable ». Les caméras ont ainsi suivi les responsables de L’usine à lunettes by Polette et de Sensee, qui proposent, sur Internet et dans leurs quelques points de vente ou showrooms, des équipements jusqu’à 10 fois moins chers. Le reportage insiste particulièrement sur le fait que ces nouveaux venus rognent sur leurs marges, en indiquant que les syndicats d’opticiens traditionnels n’ont pas souhaité répondre aux questions des journalistes sur ce sujet.

 

Ces derniers ont fait tester à une enseignante en optique et à un de ses élèves trois paires de lunettes (monture et verres simples) : l’une achetée 45 € chez L’usine à lunettes (fabriquée en Chine), l’autre à 60 € chez Sensee (fabriquée en France) et la troisième à 120 € « dans une grande chaîne d’optique traditionnelle », non citée. Ces trois équipements ont été réalisés sur la base de la même ordonnance. A l’issue d’un examen à l’aveugle, les deux spécialistes ont jugé que la paire chinoise (la moins chère) était celle de meilleure qualité, avec une correction en adéquation avec la prescription et une « monture qui tient la route » ne présentant qu’un défaut de parallélisme des branches facilement corrigeable. Ils ont classé n°2 les lunettes vendues par Sensee : les verres, sans antireflet, affichaient un défaut de correction « pas handicapant » et une vis de la monture était « trop petite par rapport à l’espace prévu ». La dernière paire du classement était celle de l’opticien traditionnel, truffée de défauts selon les déclarations de l’enseignante en optique : mauvaise correction avec 15 degrés d’écart au niveau de l’astigmatisme, une seule vis adaptée, pas de traitement, monture et verres « bas de gamme »… Et la spécialiste de conclure : « Le prix ne reflète pas forcément la qualité. »

 

Le reportage précise que ce « test n’a pas de valeur scientifique » mais « pose question », en pronostiquant que, « dans les années qui viennent, les lunettes low-cost devraient prendre de plus en plus de place » sur le marché.

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