Projet de loi «Conso» : les ophtalmologistes s’opposent à la marchandisation de la vue des Français

Publié le 13/09/2013

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Le projet de loi Hamon, qui sera examiné le 10 septembre en première lecture au Sénat, intègre un amendement visant à prolonger la validité des ordonnances de lunettes de 3 à 5 ans et à supprimer l’obligation d’ordonnance pour les lentilles. Au grand dam du Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France), qui réclame un encadrement de ces mesures.

 

Pour le Dr Jean-Bernard Rottier, président du syndicat, ces deux mesures «font fi du principe de précaution, remettent en cause la filière de soins ophtalmologiques et sont contraires à l’intérêt des patients. La santé visuelle de nos patients ne peut pas être sacrifiée au nom de considérations exclusivement commerciales !» Il rappelle qu’un «suivi régulier par un ophtalmologiste est indispensable, notamment pour les enfants, adolescents et personnes âgées» et que «les visites de contrôle sont la clé du dépistage : 36% des patients venus chez l’ophtalmologiste pour se faire prescrire des lunettes ou renouveler leur ordonnance, se voient diagnostiquer un autre problème médical.» Il souligne également qu’une «mauvaise adaptation de la lentille peut avoir des conséquences désastreuses sur sa vue, pouvant aller jusqu’à une greffe de cornée.»

Le Snof estime qu’il est «totalement irresponsable de vouloir résoudre la question des délais d’attente en démédicalisant la filière. Les décisions impactant la santé des Français doivent faire l’objet d’évaluations par les autorités sanitaires et elles seules.» Le syndicat appelle les législateurs à encadrer ces mesures de façon à ce qu’elles ne soient pas préjudiciables à la santé des patients.

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