La profession se défend contre les critiques de la Cour des comptes

Publié le 19/09/2013

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Suite à la publication du rapport de la Cour des comptes qui, entre autres,
dénonce le manque de transparence du secteur et des lunettes trop chère,
les syndicats prennent la parole dans les médias pour remettre les choses
à leur juste place.

 

Invitée en direct, hier 17 septembre sur le plateau du Grand Soir 3, Alexandra Duvauchelle, déléguée générale du SynOpE (Syndicat des opticiens entrepreneurs), s’est dit «surprise» des allégations de la Cour des comptes sur l’opacité du secteur : «depuis 1996, les opticiens  ont l’obligation de remettre un devis détaillant le prix des montures et des verres, qui permet au consommateur de comparer les tarifs entre opticiens.» Même réaction du côté de la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France) : «comment peut-on qualifier de manque de transparence ce devis qui liste le nom du verre, celui du fabricant, le diamètre, les indices… ? Nous sommes contrôlés par la répression des fraudes et il n’y a pas un seul opticien qui ne se soumet pas à cette règle, d’ailleurs demandée par la profession», commente son président Alain Gerbel dans le Nouvel Observateur.

Les syndicats refusent de voir les critiques se concentrer sur la profession. Alexandra Duvauchelle a souligné hier soir «une véritable opacité sur la lecture des garanties des complémentaires santé», rappelant que les optimisations de facture «ne sont pas répandues à l’ensemble de la profession» et regrettant le manque de soutien des pouvoirs publics dans la lutte contre cette pratique. Un peu plus tôt, dans le 19-20 Ile-de-France, la déléguée générale du SynOpe constatait aussi que les campagnes des Ocam poussent les assurés à considérer les remboursements optiques «comme un dû», et qu’il convient d’opérer sur ce point une «responsabilisation de tous les acteurs : complémentaires santé, patients et professionnels.» De son côté, Alain Gerbel déclare : «quand les contrats remboursent moins de 50 euros/an en optique, ce qui est inférieur au prix moyen d’un équipement dans le cadre de la CMU, comment peut-on penser que nous sommes les truands ? Quand 30% des Français ont besoin d’une garantie optique et que le renouvellement moyen de lunettes est à trois ans, cela veut dire que, chaque année, sur 10 garanties vendues, une seule est utilisée : qui se fait une marge ?
Pas l’opticien, mais l’assureur !»

Qualité des prestations et TVA. Alors que la Cour des comptes constate, comme la plupart des précédentes études, des tarifs supérieurs à ceux des autres pays européens, le SynOpe a répété sur France 3 que «les opticiens proposent des équipements à partir de 39 euros» et l’affichent clairement.
Le 16 septembre, au 20 Heures de TF1, sa représentante rappelait aussi que «la qualité des prestations est meilleure en France», avec davantage de progressifs que dans les autres pays européens, sans compter une TVA plus importante. «Nous avons une industrie de pointe et une qualité de prise en charge de la santé visuelle inégalée dans le monde. La notion de prix intègre une fourniture mais également une prestation. Ceux qui osent comparer avec les prix pratiqués dans d’autres pays feraient bien de comparer hors taxe», renchérit Alain Gerbel dans le Nouvel Observateur.

Déstructuration du système solidaire. Concernant le désengagement de la Sécurité sociale évoqué par la Cour des comptes, Alain Gerbel rappelle dans la presse assurances qu’il est conditionné à la généralisation de la complémentaire santé. «Ce n’est pas le cas aujourd’hui et ce n’est pas demain la veille.» Mais, le cas échéant, cela risquerait selon lui de «déconstruire un système solidaire. L’Etat a intérêt à transférer la dette sociale vers le privé pour alléger sa propre dette, et le privé lorgne sur la santé.
Mais quels sont les moyens que se donnera l’exécutif pour vérifier que ces organismes répondent correctement à la demande des assurés ?»
, questionne-t-il.

 

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