«Le consommateur régule aussi bien le marché que les réseaux fermés», selon J-L. Sélignan, président d’OpticLibre

Publié le 25/11/2013

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Alors que la PPL Le Roux est toujours en attente de son examen en 2ème lecture par la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, OpticLibre revient sur ses actions visant à barrer la route aux réseaux fermés et aux remboursements différenciés.

 

Pour Jean-Luc Sélignan, président du Club OpticLibre, «le remboursement différencié est l’arme atomique des Ocam pour faire du dirigisme.» Pour contrer la proposition de loi Le Roux, qui vise à légaliser cette pratique pour les mutuelles et à réserver les réseaux dits «fermés» aux seuls opticiens, la centrale a soulevé cet été quatre griefs d’inconstitutionnalité du texte, en invitant les opticiens indépendants à les communiquer aux parlementaires. «4800 courriers ont été envoyés aux élus. Nous avons obtenu le soutien des parlementaires UMP et UDI. Mais leurs collègues du PS ont répondu par un courrier type expliquant pourquoi ils sont favorables à cette proposition de loi, à savoir qu’il s’agit d’un engagement de François Hollande, qu’il est indispensable de rétablir l’égalité entre les différentes familles d’Ocam, ou encore que les réseaux sont un moyen de lutter contre le renoncement aux soins. Mais en tout cas, cette action a sans doute aidé au report de l’examen du texte», explique Jean-Luc Sélignan.

 

Le président de la centrale estime en outre que les chiffres de renoncement aux achats de lunettes établis par les différentes études ne reflètent pas la réalité. «Il ne s’agit pas d’une réelle renonciation, mais d’une renonciation à un certain type d’équipement ou à une certaine fréquence de renouvellement. Car la moitié des bénéficiaires de la CMU-C refusent les produits qu’on leur propose», explique-t-il.

 

“Un bon opticien deviendra un bon vendeur de reste-à-charge”

 

Revenant sur l’article 45 du PLFSS, qui vise à instaurer des plafonds de remboursements optiques dans le cadre des contrats responsables, Jean-Luc Sélignan juge que cette disposition «n’arrangera pas forcément les Ocam.» «Si cette mesure est adoptée, toutes les complémentaires santé se caleront sur les plafonds et ne pourront plus se différencier. Et un bon opticien deviendra alors un bon vendeur de reste-à-charge. Comme la PPL Le Roux, cette mesure entend réguler les prix. Mais on se rend compte que c’est dans les marchés dérégulés, comme en Italie ou en Grande-Bretagne, que les prix sont moins élevés. En Allemagne, les porteurs ont choisi de préserver la qualité de leur équipement mais de diminuer leur fréquence de renouvellement. Le consommateur régule le marché au moins aussi bien que les réseaux fermés !», argumente le président de Club OpticLibre. 

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