Loi Hamon : les enseignes d’optique réagissent vivement

Publié le 12/12/2013

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Optic 2ooo, Krys et Atol prennent la parole pour défendre la filière suite aux propos de Benoit Hamon et à son projet de loi, qui entend libéraliser le secteur pour faire baisser les prix.

 

Dans un communiqué, Optic 2ooo se révolte contre les déclarations de Benoit Hamon, selon lesquelles la vente de lentilles et de lunettes par internet rapporterait un milliard d’euros de pouvoir d’achat. «De telles mesures provoqueront à court terme une baisse de 16 % du marché et mécaniquement la perte d’au moins 16 000 emplois», déclare Didier Papaz, PDG du groupe. L’enseigne rappelle qu’en matière de prix, il faut distinguer verres et monture. «Les verres sont avant tout des produits de santé prescrits. Leur prix varie en fonction du besoin de correction du client et de ses conditions de port», explique-t-elle, en rappelant proposer dans ses magasins des équipements complets unifocaux à partir de 39€ pour des unifocaux et une correction et 119€ pour des verres progressifs, «soit des prix équivalents à ceux proposés par les sites en ligne.» Optic 2000 souligne enfin qu’il est «impossible par internet d’ajuster un équipement, d’effectuer un centrage précis… » Quant à la problématique d’accès aux soins, «elle est directement liée à la difficulté et au délai d’obtention d’un rendez-vous chez un ophtalmologue. La délégation de compétence de certaines tâches comme les examens de vue aux opticiens permettrait de faciliter l’accès aux soins des français ainsi que d’effectuer des économies substantielles pour la Sécurité Sociale.»

 

Philippe Peyrard, directeur général d’Atol, s’est quant à lui exprimé sur RMC Info et RTL, réfutant les estimations de Benoît Hamon, qui promet des baisses  de prix de 30 à 40 % sur les lunettes et les lentilles vendues sur internet , en soulignant que «l’essentiel des produits vendus en ligne sont fabriqués en Chine ou en Thaïlande » et que « plus de 20% du prix payé est de la TVA qui rapporte beaucoup à l’Etat.» Il s’est étonné du non-sens entre «cette décision de Bercy allant à l’opposé de ce que peut faire Arnaud Montebourg en terme de relocalisation et de création d’emploi en France.» Philippe Peyrard a regretté que la santé devienne «un bien de consommation courante» et que le projet de loi Hamon «bafoue la valeur du métier de l’opticien», en rappelant que les points de vente Atol propose aussi des équipements dès 39 euros.

 

Krys Group a de son côté averti que le gain promis par Benoît Hamon n’est pas du tout garanti, prenant l’exemple des pays ayant fait l’objet d’une libéralisation de la vente de produits optiques, comme les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne, où Internet ne représente que 3% du marché de l’optique. Son DG Jean-Pierre Champion souligne que l’optique et la contactologie «relèvent de la santé oculaire, on ne saurait l’assimiler à un produit de grande consommation. »

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