Un rapport sénatorial envisage de clarifier le rôle des optométristes pour améliorer l’accès aux soins ophtalmiques

Publié le 04/02/2014

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Dans son rapport sur la coopération entre professionnels de santé, la commission des Affaires sociales du Sénat cite clairement les optométristes comme des maillons de la filière visuelle, susceptibles à terme, comme les orthoptistes, de soulager les ophtalmologistes.

 

 

Ce rapport intitulé «Coopération entre professionnels de santé : améliorer la qualité de prise en charge, permettre la progression dans le soin et ouvrir la possibilité de définir de nouveaux métiers» s’attarde sur la filière visuelle, caractérisée selon ses auteurs par «des compétences éclatées et une organisation à clarifier.» Ses auteurs, les sénateurs Catherine Génisson et Alain Milon, rappellent que l’optométrie, «à l’heure actuelle non reconnue par les textes, est compétente sur la seule partie fonctionnelle de la vision, et non sur le dépistage pathologique.» Ils estiment cependant que, face aux difficultés croissantes d’accès aux soins d’ophtalmologie et aux jeunes professionnels formés en orthoptie et en optométrie qui aspirent à davantage de reconnaissance, «les compétences respectives des orthoptistes et des optométristes, qui relèvent actuellement d’une ‘zone grise’, doivent être clarifiées et leur formation adaptée. Une telle clarification devrait permettre d’améliorer l’accès aux soins de premier recours en ophtalmologie.»

 

Vers des métiers intermédiaires ?

Cette évolution s’inscrirait dans le développement des protocoles de coopération prévus par l’article 51 de la loi HPST (Hôpital, Patients, Santé, Territoires) de 2009, dont «l’application s’avère décevante sur le terrain.» Pour accélérer le processus, les élus plaident effectivement pour une nécessaire évolution des métiers de santé, en insistant notamment sur les qualifications intermédiaires, aujourd’hui «pratiquement absentes» de l’organisation des soins, «ce qui engendre un vide dans la chaîne des compétences conduisant les médecins à endosser des compétences qui ne nécessiteraient pas un niveau de formation aussi élevé.» Le rapport préconise un renforcement des «métiers socles» (déjà existants) et la définition des professions d’expertise. Il s’agira d’abord d’actualiser le périmètre des compétences reconnues à chaque profession de santé, «sans pour autant procéder à de larges transferts de compétences entre les métiers déjà existants», puis d’envisager l’insertion des professions intermédiaires. «Ces professions nouvelles correspondraient à une élévation du niveau de compétence des professions socles vers une pratique avancée, sur le fondement d’une formation de niveau master. Certaines de ces professions pourraient être définies sur le modèle de professions existant à l’étranger telles que les infirmiers cliniciens, les physician assistants ou encore les optométristes», expliquent Catherine Génisson et Alain Milon. Ce niveau d’expertise serait accessible à la fois par la voie de la formation initiale et par celle de la formation continue, «ce qui contribuerait à fluidifier et à valoriser l’évolution des parcours professionnels des professions socles.»

 

Des missions de santé rémunérées autrement pour fluidifier le système

Selon le rapport, qui souligne la rigidité du système actuel des décrets de compétence «lorsqu’il s’agit de faire évoluer les contours de ces compétences», la définition juridique du périmètre des compétences attribuées aux nouvelles professions d’expertise pourrait prendre la forme de missions. Ce cadre serait «plus souple, plus responsabilisant et mieux adapté à une prise en charge intermédiaire des patients.» Il supposerait également la mise en place de nouveaux modes de rémunération, le système actuel constituant «un frein majeur à l’évolution de la répartition des tâches.» Les élus insistent sur la concertation : «en tout état de cause, toute évolution devra nécessairement passer par une négociation interprofessionnelle sous l’égide du ministère de la santé», déclarent-ils.

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