Pour les ophtalmologistes de France, plafonner les remboursements « n’est pas vertueux »

Publié le 13/05/2014

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A l’occasion du Congrès de la Société Française d’Ophtalmologie (SFO), qui se clôture aujourd’hui 13 mai à Paris, Jean-Bernard Rottier, président du Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France), a déclaré son opposition au plafonnement des remboursements optiques.

Le Dr Jean-Bernard Rottier estime que la limitation des remboursements optiques à 450 euros « n’est pas une mesure vertueuse.» Pour le président du Snof, le projet de décret (qui prévoit en effet, selon les dernières informations, de limiter les remboursements optiques des contrats responsables à 450 euros tous les deux ans pour les verres unifocaux), incitera « les opticiens à proposer des équipements à 450 euros à tout le monde et à préserver leur marge », en proposant pour ce prix « des verres bas de gamme. » « Nous demandons plus de transparence, et que le porteur soit informé sur la qualité des verres, leur origine. Car actuellement, les devis sont illisibles », a-t-il poursuivi. Jean-Bernard Rottier a également dénoncé l’impact du coût de la publicité sur le prix des équipements (selon le magazine Que Choisir, les dépenses de communication augmentent le prix moyen de chaque paire de 60 euros). « Il faut limiter cette publicité, l’enveloppe ne doit pas rester à ce niveau », estime-t-il.

Des propositions pour développer les délégations de tâches aux orthoptistes

Pour résorber les délais d’attente, le Snof continue par ailleurs de plaider en faveur des cabinets aidés, dotés d’orthoptistes salariés qui effectuent les premiers examens, l’ophtalmologiste ne prenant en charge que la dernière partie de la consultation. Selon le syndicat, ce modèle, en place dans 20% des cabinets, pousse la capacité d’accueil et de soins à 220 actes par semaine, contre 127 quand c’est l’ophtalmologiste qui reçoit tous les patients. Le protocole de délégation de tâches vers l’orthoptiste, qui permet de créer un flux de patients vers l’orthoptiste (l’ophtalmologiste supervise alors tous les dossiers) pousserait quant à lui la capacité d’accueil à 250 actes hebdomadaires. « Dans le cadre de ces protocoles, notre objectif à 10 ans est que l’orthoptiste prenne en charge toutes les ordonnances de lunettes et ne fasse suivre à l’ophtalmologiste que les cas complexes. » Pour atteindre ce but, le syndicat souhaite que les pouvoirs publics favorisent l’accès des ophtalmologistes du secteur 1 (qui représentent 46% des libéraux), limités dans leurs moyens, à la délégation. Il demande ainsi la création d’un forfait « structure » pour ceux-ci. Les indemnités de licenciement des collaborateurs dues lors du départ en retraite étant un frein majeur à l’embauche, le Snof demande par ailleurs la possibilité, pour les ophtalmologistes seniors, de provisionner de façon comptable les frais de licenciement des orthoptistes liés aux départs en retraite des médecins-employeurs. « La perspective est que la délégation de tâches pour les secteurs 1 et 2 bénéficie à terme d’un tarif fixe, remboursé à 100% en tiers-payant. Cette solution permettra d’homogénéiser les tarifs des prestations tout en offrant une prise en charge médicale plus rapide. Les tutelles envisagent de mobiliser les fonds qui ne seront plus utilisés pour les ophtalmologistes partant à la retraite sans être remplacés pour développer cette nouvelle organisation », conclut le Snof.

 

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