Renouvellement des lunettes : la délégation aux orthoptistes obtient un financement pour 2 ans

Publié le 25/01/2015

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Grâce à ce financement dérogatoire, qui a fait l’objet d’un arrêté publié au Journal Officiel du 20 janvier, le protocole de coopération entre ophtalmologistes et orthoptistes au sein du cabinet mis en place dans la Sarthe va pouvoir être généralisé.

« Il s’agit de la première autorisation de ce type. Nous allons pouvoir proposer aux Français des délais de quelques semaines, au lieu de plusieurs mois, pour les visites de contrôle dans le cadre du renouvellement des lunettes », se réjouit Thierry Bour, président du Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France). L’arrêté autorise pour deux ans le financement dérogatoire par l’assurance maladie de deux protocoles de coopération entre ophtalmologistes et orthoptistes, dont l’expérimentation a été portée dans la Sarthe par le vice-président du Snof, le Dr Jean-Bernard Rottier. Le premier concerne les enfants de 6 à 15 ans et le second les adultes de 16 à 49 ans. Les patients sans pathologie connue et ne manifestant aucune gêne visuelle en dehors des lunettes, pourront être reçus par l’orthoptiste du cabinet. L’ophtalmologiste contrôlera le dossier et les examens a posteriori, et adressera l’ordonnance au patient.

Délais réduits à 10 jours

Ces deux protocoles ont été initialement autorisés par l’ARS Pays-de-la-Loire en septembre 2013. Le protocole avait été validé après un an d’expérimentation. En attendant l’autorisation du financement par les autorités nationales, les ophtalmologistes sarthois avaient continué de proposer cette solution à leurs patients via un système de financement transitoire, basé sur une validation des dépenses et paiement par l’ARS. Les résultats se montrent probants : entre octobre 2013 et fin septembre 2014, le Dr Rottier et son confrère ont délégué les bilans visuels d’environ 1 500 personnes à des orthoptistes de leur cabinet au Mans. « Ceci a permis de faire passer les délais d’attente pour un rendez-vous avec l’ophtalmologiste d’environ neuf mois avant l’expérimentation, à une dizaine de jours pour les personnes qui ne voulaient que des lunettes et n’ont pas eu besoin de voir le médecin après l’orthoptiste », souligne le Snof. En ajoutant : « par ailleurs, la prise en charge du dispositif s’élevait dans le cadre de l’expérimentation à 23 euros par acte et par patient, contre 28 euros pour une consultation d’ophtalmologiste classique, ce qui serait une source d’économies si cette cotation était retenue. »

Aujourd’hui, « il ne manque plus que l’évaluation finale de la Haute Autorité de Santé pour pouvoir inscrire ces actes dans la nomenclature du remboursement par l’Assurance maladie et réduire grâce à la délégation de tâches les délais d’attente dans tout le pays. Environ une trentaine de confrères sont déjà intéressés par cette solution et plusieurs l’expérimentent avec les ARS dans leur région : Midi-Pyrénées, Alsace, Ile-de-France, Lorraine, Bourgogne, et Rhône-Alpes. Avec cet arrêté, les autres régions vont certainement suivre », conclut Thierry Bour.

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