Les opticiens québécois s’énervent contre les nouvelles prérogatives des ‘assistants optométriques’

Publié le 18/02/2015

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Au Québec, le « Règlement sur les actes qui peuvent être posés par un assistant optométrique » entrera en vigueur le 26 février. Il donne aux assistants inscrits à l’Ordre des optométristes le droit de réaliser certains actes de la compétence des opticiens, ce qui n’est pas du goût de ces derniers.

 

Il est notamment prévu que, après une formation ou une expérience suffisante, les assistants optométriques (au nombre d’environ 4000 au Québec) pourront notamment, sous la supervision d’un optométriste ou d’un opticien d’ordonnances (qui exécute la prescription d’un ophtalmologiste ou d’un optométriste), choisir la monture avec le patient, prendre les mesures nécessaires ou encore ajuster l’équipement.

 

Une formation de 72 heures contre 3 ans d’études

Cette mesure, qui vise à améliorer l’accès aux services de santé visuelle, provoque un tollé chez les opticiens d’ordonnances du Québec, qui dénoncent « une erreur menaçant la santé des québécois. » Pour leur Ordre (regroupant plus de 1 800 opticiens), le texte légalise des actes « considérés jusqu’ici comme illégaux, notamment en raison du préjudice qu’ils peuvent engendrer chez une personne recevant des soins oculovisuels. En effet, les actes professionnels reliés à l’exécution d’une ordonnance ophtalmique (mesures, pose, ajustements, remplacement, vente) requièrent une formation collégiale de 3 ans, alors que ce Règlement permettrait à un assistant optométrique de poser ces mêmes actes à la suite d’une formation sommaire de 72 heures. »

 

Rencontre d’urgence avec le gouvernement

L’Ordre des opticiens rappelle qu’un ajustement inadéquat peut entraîner un inconfort persistant, une mauvaise performance visuelle, une vision double ou floue, des maux de tête voire un strabisme. Il déplore que «  l’Office des professions, malgré la recommandation de son propre Comité d’experts, ait favorisé les intérêts économiques d’entreprises œuvrant dans l’illégalité en induisant le gouvernement en erreur sur les graves conséquences de ce Règlement », et réclame une « rencontre d’urgence avec le cabinet du premier ministre avant l’entrée en vigueur de ce Règlement. »

 

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