La lunetterie italienne, sauvée par les exportations, enregistre +9,4% de croissance en 2014

Publié le 01/03/2015

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A l’occasion du Mido, qui se tient jusqu’à ce lundi 2 mars au soir à Milan, l’Anfao (qui représente les fabricants italiens du secteur de l’optique) dresse un bilan du marché italien, confronté à une situation économique tendue au plan national.

 

En 2014, l’industrie optique italienne a réalisé un CA total de 3,171 milliards d’€, soit +9,4% par rapport à 2013. Dans la péninsule, le nombre total d’entreprises du secteur est resté stable (868 sociétés, seulement -0,1% comparé à 2013) : « celles qui ont fermé ont été remplacées par de nouvelles, ce qui montre que les choses se remettent à bouger », souligne l’Anfao en se réjouissant de nouvelles embauches. Sans tenir compte des quelque 1000 employés en CDD, les fabricants faisaient travailler 16 195 personnes fin 2014, soit +2,3% par rapport à 2013. Cette progression est notamment le fruit de la stratégie de relocalisation adoptée par certains lunetiers, pour répondre à une demande croissante en produits ‘made in Italy’. « Cette tendance touche de grands groupes de luxe, italiens ou étrangers (qui viennent produire en Italie), parce que le ‘made in Italy’ est un moteur et que ses coûts plus élevés sont compensés par les bénéfices en termes d’image et de qualité », note l’Anfao.

 

Presque 100 millions de lunettes vendues à l’export

La croissance enregistrée par les fabricants a été largement tirée par les exportations. En 2014, 61 millions de solaires et 33 millions de montures optiques ont été vendues par les lunetiers italiens à l’étranger (+2% vs. 2014). En valeur, cela atteint un niveau record de 3,110 milliards d’€, en hausse de +11,8% : 2,069 milliards d’€ pour les solaires (+11,7%) et 974 millions d’€ pour les montures optiques (+12%). L’Europe représente à elle seule la moitié de ces exportations, avec une progression de +12,7% entre 2013 et 2014. Les exportations en France ont progressé de +8,9% pour les solaires et de +3,8% pour les montures optiques.

 

Les indépendants trinquent

Sur le marché intérieur, « il n’y a pas de signes clairs de reprise », regrette l’Anfao. En 2014, les ventes des lunetiers aux opticiens italiens ont chuté de -3%, pour un repli du marché global de -1%. « Si les chaînes affichent une reprise de l’activité grâce à leurs MDD et campagnes promotionnelles, la situation s’aggrave nettement pour les indépendants, qui représentent plus de 50% de la distribution. Il faut essayer de réagir en se concentrant sur la différenciation, la qualité et le service au porteur. »

Les fabricants italiens estiment que 2015 sera sans doute, pour leur pays, une année charnière marquée par un retour à la croissance et de l’emploi, grâce à différents facteurs (baisse de l’euro, reprise du commerce mondial, baisse des taux d’intérêt, politiques pro-croissance, stabilité de la demande et de la production intérieure…) « Tous ces éléments peuvent avoir un effet positif sur le secteur de l’optique. Les exportations ont sauvé l’industrie et continueront certainement à jouer un rôle clé dans un avenir proche. Il ne suffit plus d’être un bon vendeur, il faut se concentrer sur ce qui est vendu : les produits, leur innovation, leur qualité, leur originalité deviendront fondamentaux. Pour les PME de la lunetterie, la clé de la reprise réside dans la spécialisation, les niches à forte valeur ajoutée et les produits ‘made in Italy’ qui sont reconnus dans le monde entier », conclut l’Anfao.

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