Réseaux des Ocam : les syndicats d’audioprothésistes font front commun

Publié le 04/03/2015

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Alors qu’en 2015, au moins deux appels d’offres concernant les audioprothésistes devraient être organisés, les organisations professionnelles affichent, sous la bannière « Avenir de l’audioprothèse »*, une position commune établissant leurs critères d’accessibilité et visant à sensibiliser les pouvoirs publics et les organismes complémentaires aux risques inhérents à ces dispositifs.

 

Le CNA (Collège national de l’audioprothèse), l’Unsaf (Syndicat national des audioprothésistes) et le Synea (Syndicat national des entreprises de l’audition) ne souhaitent pas entrer en guerre mais ouvrir un débat public sur la question des réseaux d’audioprothésistes, qui prend une importance toute particulière cette année : Kalivia et Santéclair ont d’ores et déjà annoncé le renouvellement de leur réseau respectif avec, en amont, un appel d’offres auprès des fabricants. Dans ce contexte, les organisations professionnelles souhaitent à tout prix éviter que des « tiers se substituent à l’audioprothésiste dans son métier » et faire mieux connaître aux organismes complémentaires la teneur du métier.

 

Des limites à ne pas franchir

En chœur, les trois organisations insistent que le respect du libre choix et de l’indépendance de chacun. Pour le Synea, cela exclut notamment « un réseau trop étroit, des orientations trop directives données aux patients, des écarts trop élevés dans les remboursements différenciés ou encore l’impossibilité pour un professionnel d’adhérer à tout moment à un réseau », explique Guillaume Flahault, son président. Il s’agit aussi d’exclure « une sélection des produits basée uniquement sur le prix, des prix imposés ne permettant pas une prestation qualitative ou encore l’intrusion dans la relation client / fournisseurs, la définition de protocoles d’appareillages par les Ocam, la sélection ou exclusion de certains produits ou fabricants… »

 

Un cadre légal incompatible avec certaines pratiques

Dans la même ligne, le CNA et l’Unsaf soulignent que le libre choix de l’appareil auditif par l’audioprothésiste est prévu par la loi (article L 4361-1 du code de la santé publique) et que l’Igas a rappelé en 2013 que « le choix de la prothèse est laissé aux seules mains de l’audioprothésiste et ne pourrait être contrôlé que par un professionnel disposant de la même compétence. » Ce cadre légal « interdit par conséquent des négociations directes entre les plateformes et les fabricants et toute influence dans le choix de l’appareil ou de la gamme d’appareils auditifs par la plateforme », déclare Luis Godinho, président de l’Unsaf. Avec Eric Bizaguet, président du CNA, il pointe aussi la forte hétérogénéité des prestations selon les plateformes : « si un audioprothésiste adhère à plusieurs réseaux, il pourrait être amené à pratiquer des tarifs différents pour un même produit, au risque de faire varier la durée de la prestation qui va devenir la seule variable d’ajustement. Les tarifs les plus faibles correspondront ainsi à un suivi minimal du patient, entraînant une baisée de la qualité de son parcours de soins. »

 

 * « Avenir de l’audioprothèse » est une démarche qui réunit le CNA, l’Unsaf et le Synea, avec pour but de porter les messages fondamentaux de la profession sans gommer les spécificités de chacun, en sensibilisant les décideurs de l’Assurance maladie et des Ocam à l’amélioration de la prise en charge de l’audioprothèse. Les trois organisations travaillent aussi en lien étroit avec le Synam (Syndicat national des centres d’audition mutualiste).

 

Photo : de gauche à droite, Guillaume Flahault (président du Synea), Luis Godinho (président de l’Unsaf) et Eric Bizaguet (président du CNA)

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