Personnes en situation de précarité : sous-équipées en lunettes car sous-informées

Publié le 07/04/2015

Partager :

Dans le cadre de leur partenariat visant à offrir des équipements optiques aux plus démunis, l’association Vision Solidarité Développement et Emmaüs Solidarité ont réalisé, avec le cabinet Gallileo Business Consulting, une enquête* visant à identifier les freins réels au non-équipement en lunettes des personnes en situation de précarité et à déterminer les axes d’amélioration de leur parcours de santé et de leur accès à la santé visuelle.

 

L’enquête, réalisée en décembre 2014 lors de la « Semaine de la Vision chez Emmaüs Solidarité » organisée dans un centre d’hébergement de l’association montre que :

– 94% des personnes interrogées ont un équipement obsolète ou ne sont pas équipées

– dans 8 cas sur 10, cette situation engendre des difficultés dans la vie quotidienne touchant : la mobilité des personnes, leur intégrité physique ou leur réinsertion professionnelle.

– si 58% des personnes en situation de précarité interrogées disposent d’une couverture santé permettant une prise en charge significative voire totale de leurs frais de consultation ophtalmologique et d’achat de lunettes, la majorité d’entre elles a renoncé au parcours d’équipement visuel classique (67% n’ont pas vu d’opticien depuis 2 ans au moins, 41% n’en ont jamais vu)

– ce renoncement relève plus souvent d’une situation de manque d’information et de connaissance du système de santé visuelle (62%) que d’une question économique en 1er lieu (28%). En effet, plus de 70% des bénéficiaires de la CMU disent ne pas savoir s’ils ont accès à un remboursement de leurs frais ou pensent ne pas avoir de couverture sociale. En outre, près de la moitié de ces personnes n’ont pas de notion des prix proposés en magasin, ou pensent que les prix les plus bas commencent à 400€.

 

Dans ce contexte, Vision Solidarité Développement et Emmaüs Solidarité soulignent la nécessité de proposer des solutions aux personnes en situation de précarité. « Un travail d’information et de sensibilisation adapté est l’un des leviers pour améliorer l’accès aux soins de santé visuelle, par exemple sur la prise en charge offerte par les couvertures santé. L’accès aux soins de santé visuelle peut également être facilité par une simplification du parcours de santé (près de la moitié des personnes interrogées serait prête à se rendre chez un opticien si la procédure de prise de rendez-vous chez l’ophtalmologue était plus simple et plus rapide), un renforcement de l’accompagnement sur les problématiques de la santé visuelle et collaboration et/ou l’intégration de professionnels de l’optique directement dans les structures d’accueil ou d’hébergement », soulignent les deux associations. Elles plaident pour une « appropriation coordonnée du sujet par la filière optique, les autorités publiques et les associations », via la mobilisation des organisations professionnelles, des conférences et débats lors des évènements clefs du secteur, l’organisation d’actions durables. Il s’agira aussi de simplifier le parcours de prise en charge pour les publics précaires et pour les professionnels de santé, en adaptant les relais d’information et les messages, mais aussi d’accompagner les professionnels de la solidarité par des actions directes au sein des organismes.

 

* Enquête réalisée du 1er au 5 décembre 2014 auprès de 115 personnes entre 22 et 76 ans.

Newsletter

Créez votre compte et recevez la newsletter quotidienne de L’OL [MAG]

S’inscrire

Écoles