Christian Py (Les Opticiens Mutualistes) : « Et si on parlait du métier d’opticien ? »

Publié le 24/09/2015

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Christian Py, président de Visaudio et du Synom, s’est rendu ce 24 septembre à Toulouse pour remettre la certification de service QualiOptic délivrée par Bureau Véritas Certification aux centres Les Opticiens Mutualistes de la ville, parmi les 700 centres certifiés au plan national. A cette occasion, il revient, pour L’OL[MAG], sur la notion de qualité en optique et les grands dossiers de cette rentrée.

 

Selon vous, qu’est-ce que la qualité en optique ?

La qualité dépasse le simple service à l’accueil de la personne qui rentre en magasin. Il s’agit d’une démarche totalement centrée autour du client : son accueil, la découverte de ses besoins, l’explication simple des solutions techniques, une adaptation personnalisée et un service après-vente de qualité.  La qualité passe par la présence d’opticiens-lunetiers diplômés (formés en 2 ans mais il est de plus en plus fréquent que nous recrutions des opticiens avec le niveau Licence). Enfin, elle s’entend également comme un élément de lisibilité de la stratégie de l’enseigne en s’appuyant sur des fournisseurs dont la qualité est elle-même reconnue. Il existe parmi les leaders mondiaux plusieurs acteurs très qualitatifs avec lesquels nous travaillons.

 

Êtes-vous en phase avec les préconisations du rapport Voynet en ce qui concerne l’évolution de la formation des opticiens et de leurs prérogatives ?

Il s’agit aujourd’hui d’un rapport, mais nous voulons souligner l’extrême attention portée par Madame Voynet à tous les acteurs de la filière de la santé visuelle et l’en féliciter. Nous sommes disponibles pour retourner au ministère afin de travailler avec les autres syndicats professionnels pour parler Formation et de la réingénierie du diplôme d’opticien-lunetier. Il est évident qu’aujourd’hui trop de jeunes diplômés sont formés chaque année et une année supplémentaire serait utile pour confirmer que l’opticien-lunetier est une profession définie au Code de la Santé publique.

 

Qu’attendez-vous des Etats généraux de la santé ? N’arrivent-ils pas « après la bataille », à savoir après le projet de loi de santé ? Que pourra-t-il en sortir ?

Je voudrais souligner qu’il s’agit d’un événement très important organisé par la Mutualité Française qui a pris une initiative originale permettant de réunir autour de la même table l’ensemble des acteurs : industriels, distributeurs, représentants des pouvoirs publics mais également les financeurs au travers des Ocam et notamment les Mutuelles.

 

A côté des certifications, les réseaux de soins sont-ils à même de garantir la qualité en optique ?

Certains réseaux ont inclus dans leurs barèmes de sélection des critères de qualité de services et d’autres ont mis en place une sélection de critères sur les produits. Il me semble qu’aujourd’hui les réseaux reconnaissent la variété des organismes de certifications et qu’il ne peut y avoir une solution unique imposée à tous les acteurs. Ils s’appuient donc sur les certifications pour s’assurer de la qualité « à l’entrée dans les réseaux ». Ils réalisent par la suite des contrôles de la qualité sur les points de vigilance qui leurs sont propres et définis en amont.

 

Le modèle des réseaux de soins n’arrive-t-il en bout de course, quand on observe la fronde contre l’appel d’offres Carte Blanche, la PPL de Daniel Fasquelle ou encore l’amendement visant à supprimer les réseaux fermés d’opticiens voté au projet de loi de santé ?

Vous posez plusieurs questions et il est important d’y répondre de manière précise. La fronde contre l’appel à candidatures de Carte Blanche Partenaires pour la partie médiatisée est non seulement compréhensible mais également légitime. En effet, cet appel à candidatures ne s’inscrit pas dans le cadre du fonctionnement normal d’un réseau. Il y a une confusion entre l’activité d’une centrale d’achats et l’activité d’un réseau. Ces deux activités sont incompatibles. Nous sommes en tous les cas très opposés à ce que l’on voit une évolution du système de la distribution d’optique en France ressembler à certains exemples de vente de verres aux Etats-Unis. S’agissant des réseaux fermés en optique, je vous renvoie au rapport de l’Autorité de la Concurrence de 2009 sur le sujet. Nous n’y sommes pas opposés pour autant qu’ils ne ferment pas le jeu de la concurrence et qu’ils soient suffisamment dotés en nombre d’opticiens pour permettre que toutes les parties concernées puissent y tirer les avantages attendus, dans une relation gagnant/gagnant/gagnant pour l’adhérent, pour l’Ocam et en dernière analyse pour l’opticien.

 

Quel est d’ailleurs votre point de vue sur l’appel d’offres Carte Blanche ? Les plateformes d’Ocam sont-elles selon vous légitimes à vendre des montures ?

Je crois que j’ai déjà répondu à cette question.

 

 

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