Loi Santé : les fabricants approuvent l’extension du rôle des opticiens mais veulent maintenir les prises de mesure

Publié le 30/09/2015

Partager :

Alors que le rapport Voynet a récemment été publié et voit déjà traduire certaines de ses recommandations dans le projet de loi de santé en cours d’examen au Sénat, les industriels et fabricants de l’optique, représentés par le Gifo, se félicitent que les pouvoirs publics commencent à prendre en considération la santé visuelle des Français. Ils estiment que les deux amendements gouvernementaux adoptés le 28 septembre vont dans le bon sens, mais alertent cependant sur la suppression de l’obligation de prendre des mesures pour certains équipements, qu’ils estiment préjudiciable à la mise en œuvre de produits personnalisés.

 

Le Gifo annonce avoir a accueilli avec satisfaction, tant sur la forme que sur le fond, la publication du rapport de Dominique Voynet. Le groupement se félicite du consensus obtenu au sein de ce document « étayé et équilibré », pour lequel il a été auditionné, et se réjouit d’y retrouver de nombreuses pistes qu’il propose de longue date. Certaines répondent directement aux préoccupations des industriels de l’optique ophtalmique, comme la coopération et la communication entre les 3O avec de nouvelles délégations de tâches permettant aux ophtalmologistes de dégager du temps médical pour les pathologies complexes, la possibilité pour les opticiens-lunetiers d’adapter (dans le cadre d’un renouvellement et sous certaines conditions) la prescription médicale initiale de lentilles de contact, un meilleur accès à la délivrance des produits d’optique tout en tenant compte des caractéristiques des patients, et une plus grande valorisation des professionnels de l’optique par le renforcement du niveau de formation.

 

Quid de la prise de mesure obligatoire ?

L’amendement voté par les sénateurs réécrit l’article L4362-10 et, à cette occasion, supprime la mention selon laquelle « La délivrance de verres correcteurs de puissance significative est soumise à une prise de mesure. »  Le Gifo regrette la suppression de cette disposition (qui pour l’heure, se heurte cependant à des difficultés d’application faute de publication du décret correspondant). « En effet, la mise en œuvre de certains produits personnalisés nécessite des prises de mesure physiques sur le porteur. Les performances de ces verres ne sauraient être garanties sans le respect d’un protocole rigoureux de prises de mesure. Le Gifo appelle donc de ses vœux les députés à modifier ce point. »

Le groupement n’oublie pas que les mesures de l’année dernière « demeurent une négation des besoins visuels et individuels des Français et reste vigilant aux conditions de mise en œuvre opérationnelle notamment par les organismes complémentaires santé et leurs réseaux de soins des récentes réglementations. » Pour son président Ludovic Mathieu, « la filière de santé visuelle française a de tout temps été reconnue comme l’une des meilleures au monde avec à la fois une excellente école d’ophtalmologie, des opticiens qualifiés au savoir-faire reconnu et apprécié des patients et des industriels innovants, créatifs et responsables. Pourtant, beaucoup d’énergie a été dépensée ces dernières années pour la fragiliser avec notamment le big bang réglementaire de 2014 contre lesquels l’ensemble des fabricants s’étaient alors unitairement fortement mobilisés. Nous nous réjouissons aujourd’hui de ces nouvelles orientations qui, pour apporter des solutions à nos fragilités, s’appuient sur nos forces collectives dans un état d’esprit constructif et positif. Ne nous y trompons pas, le vieillissement de la population et les changements rapides des modes de vie font du « bien voir » un des enjeux majeurs du XXIème siècle. La France a besoin et aura encore plus besoin demain d’une filière de santé visuelle confortée, une filière fluide et qualitative, une filière exemplaire à l’échelle mondiale. »

Newsletter

Créez votre compte et recevez la newsletter quotidienne de L’OL [MAG]

S’inscrire

Écoles