Défaillance des magasins d’optique : 2015 s’achève sur une fausse note

Publié le 21/01/2016

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La société Altares vient de publier son palmarès des défaillances d’entreprises du 4ème trimestre 2015 : 31 commerces de détail d’optique faisaient l’objet d’une procédure collective sur cette période, contre 16 au trimestre précédent et 24 au 4ème trimestre 2014. Sur l’ensemble de l’année 2015, les procédures collectives ont touché 105 commerces de détail optique, contre 91 en 2014.

 

« La fin d’année 2014 avait été portée par un très bon mois de décembre, le meilleur depuis 2007. 2015 n’a pas permis de rééditer la performance, et le seul mois de décembre ressort en dégradation de plus de 16%, proche de 5 000 procédures collectives. Dans ces conditions, le quatrième trimestre approche 16 000 défaillances et s’inscrit en augmentation de 1,6% par rapport au même trimestre 2014 », note Altares, commentant les résultats de son palmarès tous secteurs confondus. Sur l’ensemble de l’année, les tribunaux ont prononcé 63 081 jugements (+0,8%) dont 1 533 procédures de sauvegardes (-5,4%), 18 370 redressements judiciaires (+1,5%) et 43 178 liquidations judiciaires directes (+0,7%). « Les difficultés se sont principalement concentrées sur les petites entreprises en cette fin d’année, essentiellement sur celles à destination du particulier, telles que le commerce de détail, la restauration et les soins de beauté », précise le cabinet.

 

Les micro-entreprises à la peine

En 2015, les trois quarts des 43 000 liquidations directes (procédure suggérant que l’entreprise s’est présentée devant le tribunal tardivement et dans une situation financière obérée) concernent des entreprises de moins de trois salariés. « Ces microentreprises  manquent généralement de visibilité sur leur business moyen terme, et quelques fois court terme, les rendant, par manque de trésorerie, très vulnérables aux fluctuations d’activité. Dans 74% des cas, le tribunal doit prononcer la liquidation. Ce taux décroit ensuite lorsque la taille de l’entreprise augmente. La liquidation est la solution majoritairement retenue jusqu’à vingt salariés puis recule progressivement jusqu’à concerner moins d’une société sur cinq à partir de cent salariés. »

 

Amélioration en 2016

« Les chiffres records du premier trimestre (18 000 défaillances, +8%) ne devraient pas être reproduits en ce début d’année 2016. La conjoncture se solidifie, la croissance est à nouveau au rendez-vous ! », souligne Thierry Million, directeur des études Altares. « En 2015, les PME ont emboité le pas aux grandes entreprises et ETI, il faut maintenant que les TPE embrassent à leur tour la reprise. Les carnets de commandes se regarnissent mais le retour des clients est mécaniquement gourmand en fond  de roulement. Or, dans l’euphorie d’un regain des affaires, le risque est fort de laisser filer le BFR. 93% des défaillances concernent des TPE dont nombre d’entre elles ont fait défaut faute d’avoir correctement géré leur BFR. L’objectif des 60 000 défaillances à fin 2016 est atteignable, mais il faudra attendre encore avant d’effacer plus de sept années de crise et revenir aux 55 000 défaillances de 2008 », conclut l’expert.

 

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