Des chercheurs mettent au point l’antireflet du futur en s’inspirant d’ailes de papillons

Publié le 13/03/2016

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Une équipe de l’Institut des technologies de Karlsruhe (KIT, Allemagne) est parvenue à créer une surface antireflet possédant les mêmes propriétés que les ailes transparentes du papillon Greta Oto, qui lui permettent de se rendre invisible aux yeux des prédateurs. Des prototypes sont déjà à l’essai.

 

Alors que le verre « invisible » est depuis longtemps la quête des laboratoires de R&D des verriers, les scientifiques du KIT ont peut-être trouvé la solution. Cherchant un moyen d’éliminer totalement les reflets résiduels sur les lunettes ou les écrans de smartphones, ils ont étudié sous un microscope électronique à balayage les ailes d’un petit papillon d’Amérique centrale qui, bien que transparentes, ne reflètent quasiment pas la lumière, ni la visible, ni l’invisible (infrarouges et ultraviolets). Leurs travaux, parus dans le dernier numéro de la revue Nature Communications, ont montré que cette propriété antireflet est engendrée par l’organisation irrégulière des nanostructures à la surface de l’aile : leur hauteur varie de 400 à 600 nanomètres, et la distance entre elles de 100 à 140 nanomètres.

 

Pour le Dr Radwanul Hasan Siddique, qui a encadré les recherches, cette découverte est d’une importance cruciale, sur le plan visuel bien sûr, mais aussi scientifique car, « contrairement à d’autres phénomènes naturels dont la régularité est une exigence fondamentale, on observe que le chaos apparent apporte aussi des bénéfices. » Ces recherches ouvrent la voie à plusieurs applications, notamment pour les verres ophtalmiques, annonce le KIT, qui a obtenu des résultats plus que probants en récréant artificiellement le même type de surface que celle des ailes du Greta Oto. Les premiers essais ont non seulement montré que les propriétés antireflets  attendues sont au rendez-vous, mais que les matériaux ainsi traités sont également hydrophobes et autonettoyants.

 

Antireflet_du_futur_KIT

L’irrégularité de la taille et de la distribution des nanostructures à la surface de l’aile engendre une très faible réflexion quel que soit l’angle de vision (Photo: Radwanul Hasan Siddique, KIT)

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