Pour NKM, « les réseaux de soins portent tous les vices et dérives » du système de santé

Publié le 17/06/2016

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Comme promis, Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) était présente hier 16 juin soir à la vaste rencontre organisée à Paris par l’association d’opticiens O.S.C.A.R. En pleine campagne électorale, la candidate à la primaire des Républicains estime qu’il faut « refuser les réseaux de soins », qui sont « une forme d’impuissance à refondre le système de santé à partir de ses forces ».

 

Intervenant à la suite de Frédéric Bizard, qui a eu nouvelle fois listé les travers des réseaux de soins et plaidé pour leur suppression, NKM a largement abondé dans son sens. L’ex-ministre a regretté que la santé soit « peu et mal traitée en politique » et mise sur l’échéance de 2017 pour aborder le sujet. « Si nos politiques publiques restent à côté des grandes transformations – vieillissement, maladies chroniques, évolutions technologiques… – nous irons droit dans le mur », a-t-elle averti.

 

Respecter le rôle historique de la Sécu

Pour NKM, le choix du gouvernement actuel qui consiste, selon elle, à étatiser le système de santé au mépris des valeurs républicaines fondamentales est une « erreur ». « L’étatisation, c’est la sur-administration de la gouvernance qui fait augmenter les coûts. En fractionnant l’offre de santé, on ne réduit pas le déficit et on accroît les inégalités d’accès. » Quant à la privatisation de la gestion du risque santé, il s’agit d’un « mouvement de panique » du gouvernement actuel qui constate que l’étatisation est un échec, a-t-elle affirmé. La candidate à la primaire des Républicains estime qu’il faut revenir aux principes de base qui ont servi à l’édification de notre système de santé en 1945, en acceptant que certaines de ses caractéristiques « ne répondent plus aux enjeux de la modernité ». « Je souhaite que le financement reste assis sur la sécurité sociale, qui n’est pas seulement un organe de financement, mais un mode de gouvernance au cœur duquel se trouvent non pas l’Etat mais différents partenaires. »

 

« Profondément délétères »

Dans tout ce contexte, NKM conclut qu’il faut « refuser les réseaux de soins » qui, « sous un visage plutôt agréable pour le patient, portent tous les vices et dérives » du système de santé. Elle juge que ces dispositifs sont « profondément délétères, encore plus que le tiers payant généralisé », et créent un affrontement entre la liberté de choix et l’intérêt des organismes de financement. La femme politique ajoute cependant que ces critiques ne sont pas une attaque frontale contre les Ocam, qui sont les « premiers à pouvoir porter des politiques de prévention », mais demande à ce que leur rôle reste compatible avec la liberté de choix, du patient comme du professionnel de santé.  Saluant le consensus observé parmi les professionnels de santé sur cette question, Nathalie Kosciusko-Morizet invite ces derniers à transformer leurs convictions en actions. « Nous, les politiques, ne trouveront pas de solutions si on reste dans la logique des 20 dernières années, exclusivement financière et basée sur l’étatisation, mais aussi s’il n’y a pas une mobilisation forte des professionnels de santé pour porter une refondation alternative », a-t-elle prévenu.

 

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