Restes à charge élevés : où se situe l’optique ?

Publié le 11/07/2016

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L’Irdes (Institut de recherche et documentation en économie de la santé) a réalisé une étude approfondie sur les restes à charge élevés, en s’attachant tout particulièrement aux profils des assurés concernés.

 

L’Irdes s’est basée sur les données de l’Enquête santé et protection sociale de 2010 et celles des remboursements de l’Assurance maladie pour analyser les 10% d’individus qui supportent les restes à charge les plus élevés. Elle s’est ainsi penchée sur un échantillon de 1 268 assurés payant au minimum 1 110€ de restes à charge annuels (avant remboursement de la complémentaire santé). Il s’avère que, sur cette population, l’optique représente en moyenne 17% des restes à charge ambulatoire (c’est-à-dire non hospitaliers), au même niveau que la pharmacie, mais bien en-deçà du dentaire, qui pèse 30% du total. En moyenne, ce reste-à-charge optique se montait en 2010 à 268€ sur un total de 1 620€ en ambulatoire, avec cependant d’importantes disparités : 50% des individus concernés avait en effet un reste à charge optique nul et 10% avaient un reste à charge supérieur à 799 €.

Parmi les Français qui s’acquittent des restes à charge les plus élevés, l’Irdes a établi différents profils. Selon ses conclusions, les restes à charge optiques les plus faibles (en moyenne 102€ en 2010 et 78€ en 2012) s’observent davantage les patients se déclarant en mauvaise santé, souvent hospitalisés et souffrant de maladies chroniques, et ayant les revenus les plus faibles. A l’inverse, les restes à charge optique les plus importants (en moyenne 416€ en 2010 et 163€ en 2012) concernent prioritairement les seniors non hospitalisés.

 

Baisse notable des restes à charge

L’enquête de l’Irdes montre par ailleurs une baisse des restes à charge moyens entre 2010 et 2012 sur tous les postes de soins. En optique, elle oscille, selon les profils d’assurés, entre 18% et 40%. L’institut n’avance cependant pas d’explication sur ce fait, qui peut être dû à plusieurs phénomènes, comme l’achat d’équipements moins onéreux ou la baisse de la fréquence de renouvellement.

Alors que l’optique est souvent montrée du doigt pour ses restes à charge élevés, il s’avère en outre que, pour les patients mettant le plus la main à la poche pour les dépenses de santé, ce poste est loin d’être le plus lourd. « Cette étude a permis de montrer que les restes à charge élevés concernent certes des catégories de soins peu remboursées par le régime obligatoire, comme l’optique ou les soins dentaires, mais proviennent aussi bien souvent d’une accumulation de restes à charge de différente nature issus de soins davantage associés à la maladie. Ainsi, parmi les personnes supportant des restes à charge élevés, 4 sur 10 souffrent de problèmes de santé chroniques ou ont subi au moins une hospitalisation au cours de l’année. La persistance dans le temps de restes à charge élevés pour des problèmes de santé chroniques provient le plus souvent de dépenses concomitantes de médecine, pharmacie et biologie », note l’Irdes.  Il ajoute que « ces résultats posent par ailleurs en creux la question du rôle de la complémentaire santé. En effet, si une partie des restes à charge observés dans cette étude aura été in fine remboursée par une complémentaire santé, comme les tickets modérateurs, en revanche, une partie des individus de la population étudiée pourrait avoir limité sa consommation pour ne pas avoir à supporter de restes à charge réels élevés. A cet égard, la perspective de l’appariement des données de l’Assurance maladie obligatoire et de l’Assurance maladie complémentaire, prévue par la loi dans le cadre du Système national des données de santé (SNDS), permettra d’enrichir la connaissance des restes à charge ».

 

Pour accéder à l’étude, cliquez ici.

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