Les professions libérales de santé réclament une évaluation publique des réseaux de soins

Publié le 10/10/2016

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Le rapport Asterès vantant les réseaux de soins continue de faire des vagues. Avec les opticiens, les audioprothésistes, les dentistes et les médecins, le CNPS (Centre national des professions libérales de santé) prend aussi la parole pour dénoncer la subjectivité de l’étude.

 

Alors que le rapport a été commandité par L’Observatoire des restes à charge, qui compte Santéclair parmi ses membres, le CNPS (qui fédère 26 syndicats et représente 400 000 professionnels) relève qu’il « n’est pas surprenant de constater que l’étude présentée valorise les thèses » de ce réseau de soins. « Et ce d’autant plus qu’elle écarte toute contradiction venant des professionnels de santé concernés, ni d’ailleurs des patients, lesquels infligent un sérieux désaveu à la logique des réseaux dans un récent sondage, en réaffirmant à 95% leur attachement à la liberté de choisir eux-mêmes leurs soignants, et cela quel que soit le niveau de remboursement de leur complémentaire santé », explique son communiqué.

 

Les réseaux, un obstacle à la qualité des soins

Les professions libérales de santé rejettent également l’idée selon laquelle la qualité des soins passerait par les réseaux, et qui est véhiculée par Asterès. Alors que le cabinet assure « qu’en dehors des réseaux, les professionnels de santé intervenant en ville ne font l’objet d’aucune évaluation de la qualité de leurs pratiques », les Libéraux de santé rappellent avoir, dans leurs différentes professions, développé de longue date des dispositifs d’amélioration et de valorisation de la qualité : référentiels de bonne pratique sous l’égide de la HAS, ROSP (rémunération sur objectifs de santé publique), évaluation des pratiques professionnelles consubstantielle au DPC… « Les Libéraux de santé n’ont donc rien à apprendre ni attendre des réseaux en matière de qualité. Au contraire, la pression exacerbée sur les tarifs constitue un obstacle à la qualité des soins. De même, le contrôle a priori par les complémentaires santé des plans de soins porte atteinte à l’indépendance des professionnels de santé et, loin de servir une démarche de qualité, ne vise qu’à contrôler les dépenses pour les rationner dans le but de conforter les profits, déjà confortables, des Ocam », s’insurge le CNPS.

 

Un manque de transparence inacceptable

L’étude Asterès conforte ainsi l’organisation dans les réticences qu’elle avait déjà exprimées envers les réseaux de soins à l’occasion du débat sur la loi Le Roux. Dans le contexte, elle demande une évaluation publique et contradictoire des réseaux de soins. « Celle-ci devient d’autant plus urgente que la loi Le Roux prévoyait que le gouvernement remettrait une évaluation au Parlement tous les ans avant le 30 septembre, mais cette disposition n’a jamais été appliquée. Le manque de transparence qui entoure ces dispositifs depuis trop longtemps, est inacceptable », insiste le CNPS qui, en perspective des élections présidentielles, « militera à nouveau pour l’instauration d’un encadrement national des réseaux de soins et des plateformes, afin d’imposer une négociation nationale entre les OCAM et les syndicats représentatifs des professions ».

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