Syndicats : l’UDO et le Snor vont fusionner au sein du Rof

Publié le 11/10/2017

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Au 1er janvier 2018, l’Union des opticiens (UDO) et le Syndicat national des opticiens réunis (Snor) se rassembleront au sein du Rassemblement des opticiens de France (Rof), qui deviendra un syndicat se revendiquant majoritaire, présidé par André Balbi.

 

L’objectif de cette fusion est de « défendre d’une seule et même voix le métier d’opticien, quel que soit son modèle d’exercice », explique André Balbi. Il regroupera des indépendants (Opticiens de Savoie, Syndicat des Opticiens de Corse), sous enseigne (Alain Afflelou, GrandVision, Hans Anders, Optissimo, Krys Group, Optic 2000, Lissac, Optical Center) et des e-opticiens (Association française des opticiens par Internet). Son projet politique repose sur quatre axes : conforter le rôle de l’opticien dans la filière visuelle ; rééquilibrer la relation avec les Ocam et leurs plateformes ; redonner au client la liberté de choix dans son parcours de soins visuels ; conforter les valeurs d’éthique et de déontologie et revaloriser l’image du métier.

Le conseil d’administration du futur syndicat Rof sera segmenté en trois collèges : l’un pour les enseignes de plus de 150 magasins, l’autre pour les opticiens indépendants (leur représentation se fera au sein de sous-collèges respectivement dédiés aux centrales, aux associations locales et aux indépendants sans centrale) et le troisième accueillera les acteurs d’Internet, les petites enseignes et, éventuellement, les opticiens mutualistes. Chacun de ces collèges sera représenté au sein d’un bureau composé de 8 membres (3 du Snor, 2 de l’UDO et 3 représentant les indépendants) qui porteront chacun une thématique de travail : relations avec le ministère de la Santé, relations avec le ministère du Travail, formation (dans le but de faire évoluer la formation à 3 ans au niveau licence), éthique, juridique, communication et animation interne du réseau, numérique et données de santé, rééquilibrage des relations avec les complémentaires santé (pour, entre autres, supprimer les remboursements différenciés et autoriser le tiers payant à tous les assurés chez tous les opticiens).

 

Reporter d’un an la mise en œuvre du devis normalisé

La première urgence du Rof est le futur devis normalisé, dont il demande le report. Il estime qu’en l’état, son objectif – une meilleure information sur les produits et prestations délivrées par l’opticien – « sera loin d’être rempli puisqu’une application réelle de l’arrêté produira des devis de plusieurs pages emplis des détails techniques des plus abscons ». Selon le Rof, le devis normalisé tel qu’il est prévu aujourd’hui « conduira à une augmentation très importante du reste à charge », en distinguant les prestations réalisées par l’opticien et la fourniture des produits : « Malgré l’intention louable de valoriser les compétences du professionnel de santé, cette distinction aura pour conséquence que ces prestations ne soient plus remboursées, leur prise en charge étant actuellement intégrée dans le code LPP des verres (…). L’application de cet arrêté rendrait caduques toutes les déclarations gouvernementales actuelles annonçant une prochaine diminution du reste à charge en optique, tout en étant inapplicable informatiquement, y compris par l’Assurance maladie et les complémentaires ». Les conséquences seraient particulièrement problématiques pour les bénéficiaires de la CMU-C, car « la création du reste à charge n’est apparemment pas encore pris en compte par la Cnam. Pour éviter cet effet pervers, le code de la Sécurité sociale et les conventions Cnam s’appliquant aux bénéficiaires de la CMU-C devraient être modifiés, ce qui semble difficilement faisable d’ici le 1er janvier 2018 ».

Pour appuyer sa demande de report, le Rof met en avant une étude qu’il a commandée à l’Ifop : celle-ci montre que 95 % des Français font confiance à leur opticien et que 97 % jugent l’actuel devis totalement ou suffisamment lisible, compréhensible ou détaillé. Par ailleurs, 63 % considèrent que l’information la plus utile devant figurer sur le devis est celle du reste à charge, contre 13 % pour les opérations effectuées par l’opticien pour réaliser l’équipement. Dans ce contexte, le report de la mise en œuvre du devis est pour le Rof une « urgence absolue pour éviter un accident industriel et une nouvelle polémique aisément évitable sur le reste à charge des Français en optique ». Avec le Snor et l’UDO, il alerte depuis des mois l’ensemble des acteurs concernés, notamment le ministre Bruno le Maire. Les trois organisations restent à sa disposition pour aboutir, d’ici un an, à un devis détaillé qui permette réellement une meilleure information du patient sans aller à l’encontre de l’objectif « reste à charge zéro ».

 

Photo : de gauche à droite, Louis Neri (président de So Corse), Didier Rosset (Opticiens de Savoie), André Balbi (président du Rof), Catherine de la Boulaye (présidente de l’UDO) et Olivier Padieu (président du Snor), le 6 octobre au Silmo. 

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