Reste à charge zéro en optique : la Fnof dévoile des propositions d’envergure

Publié le 14/02/2018

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Dans le cadre de la concertation visant à mettre en place le « RAC 0 », la Fédération nationale des opticiens de France (Fnof) se dit « prête à relever ce défi dans le cadre d’un parcours de soins coordonnés en santé visuelle axé sur la prévention et la liberté d’exercice des professionnels concernés, opticiens, ophtalmologistes, orthoptistes ».

 

« Qu’il s’agisse du suivi du porteur, du renouvellement des équipements, de la prévention pour les non-porteurs ou encore de l’accès à la contactologie, les compétences de l’opticien de santé doivent être pleinement utilisées. L’harmonieuse répartition des opticiens sur l’ensemble du territoire et la facilité d’accès à ces derniers doit conforter l’opticien dans son rôle de ‘gatekeeper’ », explique la Fnof. Le syndicat estime ainsi que le parcours coordonné qu’il appelle de ses vœux doit se mettre en place autour de plots de santé consistant en des visites obligatoires chez l’ophtalmologiste à des périodes précises de la vie (à 5 ans, 17 ans, 42 ans, 60 ans par exemple). « Ce système doit permettre de coordonner les actions des différents acteurs, ophtalmologistes, orthoptistes, opticiens et de manière plus large avec d’autres professionnels de santé, afin de doter la France du premier système de prévention en santé visuelle au monde. » Au sein de ce dispositif, les prestations de l’opticien devront, selon la Fnof, être définies dans le cadre de règles professionnelles complétant les textes existants. « Ce sera ici l’occasion de reconnaître une prestation de suivi consistant à prendre en charge l’amétrope entre deux changements d’équipement, prestation rémunérée et prise en charge par les différents organismes. »

 

Une convention unique pour des relations Ocam-opticiens vertueuses

Le syndicat demande par ailleurs que la convention Cnam devienne la convention unique régissant les relations entre l’assurance maladie, les organismes complémentaires et les professionnels de santé. « En dehors de cette convention, il ne pourra y avoir d’autre convention de tiers-payant ou accord commercial visant à introduire notamment une modulation des remboursements en fonction des professionnels de santé. » La Fédération souhaite que les négociations tripartites (Uncam, Unocam et opticiens) puissent débuter au plus vite afin de définir un panier de soins « reste à charge zéro » (équipement et prestations), son financement et la pratique du tiers-payant. Mais, avant cela, il est nécessaire de connaître la population disposant de faibles couvertures assurantielles (CMU, ACS, contrats responsables au ticket modérateur ou aux planchers), qui devra elle aussi accéder à ce panier de soins nécessaire, « c’est à dire répondant au besoin de bien voir ». Le syndicat réclame une revalorisation des différents planchers existants afin de permettre une harmonisation de la mesure et un libre accès de tous les Français à un équipement de qualité. « Il s’agit aussi de mieux répartir les aides accordées aux Ocam dans le cadre des contrats responsables, notamment pour financer les prestations nomenclaturées », ajoute-t-il.

 

Développer le système 1.40

La Fnof déclare également que l’assuré doit pouvoir faire valoir son droit au tiers-payant sans contrepartie notamment pour la CMU, l’ACS et les contrats responsables et solidaires. « La transmission des données vers les différents régimes doit se faire en toute sécurité et transparence via les systèmes SESAM Vitale 1.40 et SCOR. Dans le cadre des demandes de cotation et de prise en charge, l’opticien devra utiliser les services de l’association INTER-AMC. Pour ce faire un cahier des charges devra être négocié dans le cadre de la convention tripartite et mis en place avant le 1er janvier 2019. L’opticien reste libre d’accorder le tiers-payant ou pas. » Le syndicat explique que le développement des échanges sous le protocole 1.40 « apportera aux patients une garantie de remboursement dans un délai de 5 jours et à l’opticien une garantie de paiement qui fait aujourd’hui cruellement défaut ».

 

Enfin, en ce qui concerne la formation des opticiens, la Fnof recommande, dans l’attente du rapport de M. Le Bouler et des conclusions de l’enquête menée par la 6ème Chambre de la Cour des comptes, de s’inscrire dans la logique du rapport Voynet et de l’universitarisation de la formation des professionnels de santé en conformité avec les conclusions de la grande conférence sur la santé. Elle tient cependant à rappeler que les enseignements et les pratiques apportés dans le cadre de la formation continue (DPC) doivent à terme être intégrés dans les cursus de la formation initiale.

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