Fusion Essilor-Luxottica : Bruxelles donne son feu vert

Publié le 01/03/2018

Partager :

La Commission européenne vient d’autoriser le projet de concentration entre Essilor et Luxottica. Elle est en effet parvenue à la conclusion que cette opération « n’aurait pas d’effet préjudiciable sur la concurrence dans l’Espace économique européen (EEE) ou une partie substantielle de celui-ci ».

 

« Notre travail consiste à faire en sorte qu’une concentration n’entraîne ni hausse des prix ni réduction du choix, en l’espèce, pour les opticiens et les consommateurs de l’UE. Nous avons consulté près de 4 000 opticiens en Europe et, d’après les informations recueillies, Essilor et Luxottica ne deviendraient pas assez puissants sur le marché pour porter préjudice à la concurrence. Nos préoccupations initiales n’ayant pas été corroborées par les résultats de la consultation des acteurs du marché, nous pouvons laisser cette concentration se réaliser sans l’assortir de conditions », a déclaré Margrethe Vestager, commissaire européenne chargée de la politique de concurrence.

 

Le feu vert de Bruxelles fait suite à une enquête approfondie qui avait pour objectif d’apprécier si l’entreprise issue de la concentration pourrait utiliser les marques puissantes de Luxottica pour amener les opticiens à acheter les verres d’Essilor et évincer les autres fournisseurs du marché en recourant à des pratiques telles que les ventes groupées ou liées. Cette enquête a notamment conclu que :

  • les marques de montures et de lunettes de soleil de Luxottica ayant l’image la plus forte, notamment Ray-Ban, ne sont généralement pas des produits essentiels pour les opticiens. Ce constat concorde avec la part de marché de Luxottica, qui détient moins de 20 % du marché des montures en Europe, et avec le fait qu’un nombre considérable de magasins d’optique en Europe ne vendent pas de produits de cette entreprise ;
  • l’entité issue de la concentration ne serait pas en mesure d’utiliser sa puissance sur le marché des lunettes de soleil pour évincer du marché les fournisseurs de verres concurrents. La majorité des lunettes de soleil sont vendues sans correction visuelle et représentent une faible partie du chiffre d’affaires des opticiens ;
  • l’entité issue de la concentration n’aurait qu’un intérêt limité à s’engager dans des pratiques telles les ventes groupées ou liées en raison du risque de perdre des clients. En outre, même si elle recourait à de telles pratiques, elle aurait peu de chances de parvenir à marginaliser les fournisseurs de verres rivaux et d’entraver l’exercice d’une concurrence effective ;
  • l’entreprise issue de la concentration ne serait pas en mesure d’évincer du marché les fournisseurs rivaux d’articles de lunetterie étant donné qu’Essilor n’a pas un pouvoir de marché suffisant ni un intérêt à évincer les concurrents de Luxottica ;
  • par ailleurs, la disparition de la concurrence émergente ne crée aucun problème de concurrence puisqu’il est peu probable que les activités limitées de Luxottica dans le secteur des verres de lunettes et les activités limitées d’Essilor dans les articles de lunetterie jouent un rôle important sur le plan de la concurrence dans un avenir proche.

 

En conséquence, la Commission a conclu que l’opération ne poserait pas de problème de concurrence dans l’EEE ou une partie substantielle de celui-ci.

 

Newsletter

Créez votre compte et recevez la newsletter quotidienne de L’OL [MAG]

S’inscrire

Écoles