#justicepourlesopticiens veut interpeller les élus sur les “zones d’ombre” du 100 % santé

Publié le 18/10/2018

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Dans le cadre de la mise en place du RAC 0 en optique, le mouvement né fin 2017 sur Facebook invite les opticiens à alerter les parlementaires sur les points restant à clarifier pour que cette réforme atteigne son objectif.

 

« A côté des deux principaux syndicats du secteur, nous sommes une 3ème voie qui a pour seul but de défendre les valeurs des opticiens de terrain, qui ne doivent pas être mises à mal par le RAC 0 », explique Laurent Suin, cofondateur du groupe. Impliqué dans le débat sur cette réforme, le mouvement avait plaidé pour un « remboursement universel » et un panier de soins composé de produits fabriqués ou “fabricables” en France. Cette proposition n’a pas été retenue et, alors que les discussions sur le PLFSS 2019 vont bientôt débuter, #justicepourlesopticiens intervient aujourd’hui pour que le RAC 0 permette réellement à tous les Français d’accéder à des soins de qualité sans reste à charge. Cela doit, selon Laurent Suin, impérativement passer par une interdiction des remboursements différenciés et la non intervention des réseaux de soins. « Il nous faut un dispositif qui valide le droit au remboursement des assurés. Nous voyons arriver le mur d’un système basé sur des réseaux de soins qui, forts de leur position dominante, imposeraient l’offre 100 % santé à leurs bénéficiaires. Nous ne voulons pas que les réseaux gèrent l’organisation du RAC 0. Sur la classe A, il ne sera pas possible de proposer du made in France et sur le marché B, on risque de ne pas pouvoir le faire hors réseaux de soins », déclare Laurent Suin.

 

#justicepourlesopticiens a ainsi mis à la disposition des opticiens un courrier clé en main à envoyer à leurs élus locaux pour les sensibiliser au sujet. Disponible sur leur page Facebook, celui-ci plaide pour que les droits des assurés, « puisqu’ils sont opposables et limités dans le temps, soient consultables de manière objective. Ils doivent être validés par une institution indépendante et ne sauraient être confiés à des gestionnaires de réseaux de soins. L’expérience récente a prouvé que l’objectif de ces derniers était de détourner la patientèle vers des professionnels qui acceptent tout, y compris de leur acheter des produits qu’ils leur vendent ». Ce courrier demande également que le tiers payant soit « le même chez tous les opticiens et tous les audioprothésistes, sans autres conventions que celles qui régissent les professionnels de Santé et la Sécurité Sociale ». Il précise que les opticiens, « en acceptant d’être des partenaires actifs de cette réforme, comptent bien jouer le jeu du marché A. Ils ne sauraient subir la double peine d’un marché B uniquement géré par les réseaux de soins. Les remboursements différenciés ne sauraient perdurer dans un marché dit ‘libre’. Les assurés se tournant vers le marché B, par leur choix ou leurs cotisations à un régime complémentaire, doivent avoir, sans contraintes ni pressions, accès aux montant des prestations pour lesquelles ils ont cotisé. Ils doivent pouvoir en bénéficier sans aucune contrainte supplémentaire liée au choix de leur professionnel de santé ».

 

« Ce courrier est un message des opticiens de la base. Nous voulons que les politiques prennent vraiment conscience du problème. Il ne peut pas y avoir de RAC 0 sans tiers payant universel », conclut Laurent Suin.

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