Le SNOF opposé à la mise en place de téléconsultations d’ophtalmologie dans les magasins d’optique

Publié le 19/10/2018

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Comme nous vous l’indiquions dans notre news du 4 octobre dernier, GrandVision a lancé avec Althalia un service de visio-consultation ophtalmologique chez l’opticien. Les ophtalmologistes montent au créneau pour s’opposer à ce nouveau service.

 

« Le projet de téléconsultation Althalia – GrandVision France dans des magasins d’optique pose de graves problèmes déontologiques pour notre profession. Tel que cela est envisagé à ce jour, il s’agit non seulement d’une atteinte au secret médical, mais aussi d’une confusion entre prescription et vente. Si l’intention de trouver une solution pour réduire les délais d’attente et faciliter l’accès aux soins est louable, cela ne doit pas être un alibi pour accroître l’attractivité d’un point commercial et mettre en situation de compérage opticiens et ophtalmologistes ! », critique le Docteur Thierry Bour, président du Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France).

 

« Tout protocole de télémédecine au sein de magasins d’optique est incompatible avec le code de déontologie et l’exercice d’une médecine de soins » rappelle le Snof. L’un des principaux problèmes évoqués réside dans le fait que les opticiens ne sont pas habilités à manipuler des équipements médicaux et qu’ils « n’ont pas à connaître tous les antécédents médicaux, les pathologies et les traitements en cours des patients dans l’exercice de leur profession », ajoutent les ophtalmologistes.

Si le Snof perçoit les opticiens comme « des partenaires essentiels des ophtalmologistes depuis des années », il refuse la pratique de la médecine dans des locaux commerciaux. « L’article 19 du code de déontologie médicale interdit la pratique de la médecine comme un commerce avec la mise en place de publicité, signalisation ou d’aménagement donnant une apparence commerciale. Or, les magasins d’optique sont des enseignes commerciales autorisées à faire de la publicité. De même, l’article 25 de ce même code rappelle qu’”il est interdit aux médecins de dispenser des consultations, prescriptions ou avis médicaux dans des locaux commerciaux ou dans tout autre lieu où sont mis en vente des médicaments, produits ou appareils qu’ils prescrivent ou utilisent” » détaille le syndicat.

« Ce protocole ne correspond pas à la réglementation actuelle selon nous et il ne devrait pas aboutir à un remboursement par l’Assurance Maladie, que nous allons d’ailleurs interroger. Nous conseillons à tout ophtalmologiste tenté par ce type de protocole de soumettre au préalable le contrat au Conseil de l’Ordre des Médecins. Le Snof se bat depuis plusieurs années pour réduire les délais d’attente et permettre à tous les Français, où qu’ils soient, d’avoir accès à des soins ophtalmologiques ! Il est clair que la délocalisation de consultations médicales dans des magasins d’optique n’est ni pertinente ni déontologique. Les opticiens-lunetiers sont des partenaires clés de notre profession et des interlocuteurs privilégiés des Français dans le choix et le conseil d’équipements optiques, mais les ophtalmologistes demeurent les garants de la santé visuelle », rappelle Thierry Bour.

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