Une nouvelle étude pointe les risques du RAC 0 en optique, pour les assurés et la filière

Publié le 07/11/2018

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Selon une étude d’impact menée par le cabinet Asterès et présentée par le Gifo (Groupement des industriels et fabricants de l’optique), la réforme 100 % santé en optique engendrera paradoxalement une hausse du reste à charge pour la majorité des porteurs et pénalisera fortement les fabricants français.

 

L’analyse réalisée par Pierre Bentata et Nicolas Bouzou montre que le projet RAC 0, qui sera mis en œuvre en 2020 pour notre secteur, va d’abord contribuer à augmenter le reste à charge d’une grande majorité des acheteurs (à qualité équivalente de leur précédent équipement). Il va de plus amoindrir la qualité des lunettes suite à la baisse des plafonds de remboursement des montures (du panier 100 % santé et du panier B) et au plafonnement du prix des verres pour le panier 100 % santé. D’après l’étude, le reste à charge augmentera ainsi d’environ 40 % pour 30 millions de porteurs. Par ailleurs, les cotisations de 2 millions d’assurés à contrat individuel à faible couverture vont augmenter de manière significative, de 2 à 3 % (les retraités seront les premières personnes impactées par cette réforme). Enfin, 1,9 million de personnes parmi les plus démunies, à savoir celles qui n’ont pas de complémentaire santé, resteront exclues de l’accès aux soins.

 

Le RAC 0 représente en outre un important risque de délocalisation industrielle et donc d’importation. « La réforme 100 % santé signifie ‘équipements 100% importés’ », estime Eric Lefort, vice-président du Gifo. « Cette descente en gamme et la perte d’activité pour les fabricants qui en découlera immanquablement auront des conséquences directes sur les industriels que nous représentons », ajoute-t-il. Les estimations d’Asterès montrent que les fabricants pourraient perdre entre 6 et 16 % de leurs effectifs, jusqu’à 22 % pour les seuls fabricants de montures. En effet, les nouveaux plafonds de prise en charge favoriseront les importations de montures à bas coût et des délocalisations. Les départements de l’Ain et du Jura pourraient être directement et durement impactés. La distribution risque également d’être touchée : selon l’analyse du cabinet d’études, près de 1 500 opticiens indépendants seraient fragilisés, surtout dans les petites communes et les zones rurales.

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