Bugs du 100 % santé : le gouvernement “met la pression aux Ocam” pour “une porte de sortie” rapide

Publié le 24/01/2020

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Le 23 janvier, Christelle Dubos, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, s’est rendue dans une Maison Acuitis du 14ème arrondissement de Paris pour promouvoir le 100 % santé. Présent pour l’occasion, André Balbi, président du Rof (Rassemblement des opticiens de France), l’a alertée sur les importants dysfonctionnements auxquels les opticiens sont confrontés depuis début janvier.  

 

Deux semaines après la visite d’Agnès Buzyn dans un magasin Ecouter Voir, la secrétaire d’Etat auprès de la ministre a choisi une Maison Acuitis pour aborder le sujet de la réforme. Avec Mathilde Lignot-Leloup, directrice de la Sécurité sociale, elle a visité le point de vente guidée par Pierrick Salaun, son responsable, qui lui a notamment montré les différences entre les montures proposées dans le panier A et celles du panier B. « Il y a des difficultés de mise en place du 100 % santé au niveau des complémentaires santé, qui sont en retard sur le planning. Les opticiens sont prêts, les consommateurs trouvent les produits de l’offre, mais il n’y a pas de reste à charge zéro effectif sans tiers payant », a déclaré à cette occasion André Balbi à Christelle Dubos, alors que la secrétaire d’Etat se réjouissait de la mise en avant des produits Rac 0 dans le magasin.

 

Questionné sur la part des porteurs choisissant un équipement panaché, mixant une monture avec reste à charge et un verre 100 % santé ou vice-versa, le président du Rof a répondu qu’il sera possible de répondre à cette question « quand l’obligation sur la lisibilité des contrats sera effective et quand l’assuré aura en temps réel accès à sa couverture. Le reste à charge n’est pas un gros mot mais si on veut qu’il soit choisi, il faut donner la bonne information aux assurés », a-t-il insisté. Il est par ailleurs revenu sur le devis normalisé en espérant son amélioration en 2021, tout en se satisfaisant que sa présentation actuelle permette déjà de présenter à tout le monde l’offre 100 % santé, qui propose des « produits de qualité standardisée mais essentielle ».

 

« Nous suivons le sujet de près »

Se montrant à l’écoute des préoccupations de la profession, Christelle Dubos s’est voulue rassurante quant à l’énorme cafouillage au niveau des prises en charge, qui perturbe sévèrement la mise en place de la réforme : « Avec la Direction de la Sécurité sociale, nous suivons ce sujet de près. Des réunions ont lieu régulièrement avec les complémentaires santé pour trouver une porte de sortie. Les services de l’Assurance maladie sont opérationnels. Nous avons fait le choix de leur donner tous les éléments plusieurs mois à l’avance pour que les services informatiques soient prêts. Il y a encore quelques freins qui seront rapidement réglés. Nous mettons la pression aux fédérations de mutuelles et nous demandons aux professionnels de nous indiquer celles qui posent problème pour trouver une sortie positive dans quelques semaines. Chacun doit faire le bout de chemin qu’il a à faire », a-t-elle répondu.

 

La secrétaire d’Etat s’est en parallèle renseignée sur la part des porteurs optant pour des lunettes 100 % santé depuis la mise en place de l’offre. Dans le magasin Acuitis visité, seuls 8 clients, sur une centaine, ont fait ce choix pour l’instant. « Ça va augmenter », a-t-elle prédit, en invitant les opticiens et les complémentaires santé à mettre en avant la réforme qui est « proposée à tous les Français quelles que soient leurs ressources, avec la possibilité de jongler entre une monture avec un reste à charge et des verres sans reste à charge ». Christelle Dubos s’est par ailleurs attardée sur l’intérêt majeur du 100 % santé dans le domaine de l’audition, le lien entre perte auditive non corrigée et sur-déclin cognitif étant désormais prouvé. Mathilde Lignot-Leloup a de son côté précisé que le questionnaire de satisfaction que devront remplir les patients sera mis en place dans les prochains mois via un site Internet.

 

Photo : De gauche à droite, André Balbi, Mathilde Lignot-Leloup, Pierrick Salaun et Christelle Dubos. 

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