Pour la Fnof, la reprise dans les magasins d’optique devra être très progressive

Publié le 30/04/2020

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« Le 11 mai, ce ne sera pas open bar ! On ne fait pas comme hier. Nous allons rouvrir de manière échelonnée en tenant compte des mesures sanitaires, des gestes barrières et de la désinfection », a prévenu Alain Gerbel, président de la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France), dans une récente intervention sur Facebook.  

Alain Gerbel a averti que la reprise devra se faire pas à pas. « Les gens doivent revenir dans les agglomérations, dans certaines villes, il y aura peu de transports. Ça va dépendre de vous, de votre entreprise, du chiffre d’affaires quotidien qu’il vous faut. Il n’est peut-être pas judicieux d’ouvrir si c’est pour perdre de l’argent », a-t-il souligné. Le président de la Fnof invite les opticiens à travailler sur rendez-vous pour respecter les règles de distanciation sociale, et à fixer ces rendez-vous par ordre de priorité, en mettant par exemple en place un standard partagé par 3 ou 4 professionnels, afin d’éviter les problématiques de transfert de données clients susceptibles de se poser avec l’utilisation des outils proposés par certaines plateformes.

Pour prioriser les rendez-vous, Alain Gerbel suggère de tenir compte avant tout du critère économique. « On ne peut pas ouvrir pour faire des devis et passer du temps administratif. Vous êtes libre de le faire mais ce n’est peut-être pas la priorité. Aujourd’hui, la priorité est de trouver des solutions d’urgence, comme la mise en stand-by du tiers ayant, qui doit être réservé aux clients qui ne peuvent pas faire autrement. Si vous passez une heure sur un dossier de tiers payant et faites attendre les gens dans la rue, vous n’allez pas gagner votre vie », argumente-t-il. Il estime que le tiers payant doit être mis de côté tant que la profession n’aura pas de garantie de paiement des complémentaires santé, de simplification des process et de systèmes respectant le cadre légal. « La première chose que les Ocam doivent accepter, c’est de rentrer dans le rang du RGPD et mettre en place des outils qui permettent la transmission des éléments strictement nécessaires pour gérer les dossiers : il n’y pas besoin de codes LPP ni d’ordonnance pour ça. L’opticien de terrain qui n’a pas de trésorerie est tenté de céder à la pression des Ocam. Mais c’est du très court terme et ça risque de le mettre en difficulté », explique Alain Gerbel, en annonçant que des concertations sont en cours, avec le Rof, le Synom, certains assureurs et l’association interAMC, pour mettre en place un système de sécurisation des transmissions de données entre Ocam et opticiens.

Le président de la Fnof estime en outre qu’il « n’est pas raisonnable de rouvrir le 11 mai avec la totalité de son personnel. Les aides pour chômage partielle ont été prises pour l’année. Ce n’est peut-être pas utile de repartir avec toutes les charges en matière de communication, de masse salariale… », a-t-il déclaré, dissuadant les opticiens d’être « trop aventureux les 3 ou 4 premiers mois » alors que l’activité risque d’être ralentie jusqu’à septembre.

 

En ce qui concerne les protocoles de sécurité à mettre en place, et qui ont fait l’objet de conseils établis collégialement par les organisations professionnelles, Alain Gerbel a souligné que plusieurs jours seront nécessaires pour intégrer ces nouvelles pratiques. Il préconise de s’y préparer au plus vite, en tenant compte de chaque cas particulier – taille des locaux, volonté du personnel, etc. – et en échangeant avec d’autres professionnels de santé comme les pharmaciens, et en ayant à l’esprit que ces solutions sont amenées à durer.

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