Les ophtalmos restent farouchement opposés à la primo-prescription et à la télémédecine chez les opticiens

Publié le 20/01/2021

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Le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France) a une nouvelle fois exprimé son désaccord vis-à-vis de certaines recommandations du rapport de l’Igas, susceptibles d’engendrer selon lui un conflit entre prescription et vente.

 

Le 15 janvier, à l’occasion de la conférence de presse annuelle de la SFO (Société française d’ophtalmologie, qui tiendra son 127ème Congrès du 8 au 10 mai* prochain), Thierry Bour (en photo), le président du Snof récemment réélu, est revenu sur le rapport de l’Igas qui liste une trentaine de recommandations pour réformer la filière de santé visuelle en France et raccourcir les délais de rendez-vous. « On doit en retenir les propositions positives », a-t-il déclaré, en citant notamment la hausse du nombre d’internes formés, les aides financières pour l’ouverture de cabinets secondaires en zones sous-dotées, le développement de la télémédecine, la réingénierie du diplôme d’opticien ou encore la mise en place de règles déontologiques pour les opticiens et les orthoptistes.

 

Télémédecine en magasin : “incompatible avec la déontologie”

En revanche, le représentant des prescripteurs exprime toujours une forte désapprobation quant à d’autres préconisations de l’Igas qui impliqueraient des changements majeurs dans les pratiques et prérogatives des opticiens. Alors que le rapport propose de développer la télémédecine dans les magasins d’optique, le Snof se dit toujours opposé à une telle perspective. « Nous serons vigilants à ce que la télémédecine ne se fasse pas dans un cadre commercial. Ce ne serait pas compatible avec la déontologie médicale et la future déontologie des opticiens », a déclaré son président. Il en est de même pour la primo-prescription de verres correcteurs par les opticiens, que l’Igas recommande (pour les patients de 16 à 42 ans ayant une faible correction) si les autres mesures ne permettent pas d’améliorer la situation rapidement. Pour Thierry Bour, il en est hors de question.

 

Des mesures progressives

Interrogé sur les moyens et les délais de mise en œuvre des préconisations, le président du Snof a estimé que « très peu d’entre elles relevaient d’une loi. Certaines relèvent de négociations conventionnelles avec la DGOS. Pour les opticiens, une partie des mesures peut faire l’objet de protocoles de coopération comme celui annoncé cette année entre les ophtalmologistes et les orthoptistes ». Il déclare que la réforme de la filière de santé visuelle est « à envisager progressivement, sur plusieurs années » et que des premières mesures pourraient être mises en œuvre dès fin 2021. « La réingénierie des études mettra longtemps à se mettre en place mais le reste peut aller assez vite, car la DGOS a déjà le modèle des orthoptistes », a-t-il indiqué.

 

*Le Congrès se déroulera en présentiel au Palais des Congrès de Paris les 8 et 9 mai, et en digital le 10 mai.

 

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