Les ophtalmologistes lancent une pétition contre l’ouverture du droit de prescription aux orthoptistes

Publié le 29/09/2021

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Le PLFSS 2022, présenté la semaine dernière dans ses grandes lignes, prévoit de confier de nouvelles missions aux orthoptistes, dont la prescription des lunettes et des lentilles. L’ANJO (Association nationale des jeunes ophtalmologistes) a lancé une pétition contre ce projet, avec le soutien du Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France), de l’AFO (Académie française d’ophtalmologie), le Conseil national professionnel d’ophtalmologie et le CNJC (Conseil national des jeunes chirurgiens).

 

Pour les ophtalmologistes, le PLFSS 2022 contient des mesures risquant de dégrader la santé des yeux des Français. La pétition publiée par l’ANJO rappelle les dispositions qui seront soumises à partir de mi-octobre au vote de l’Assemblée nationale et du Sénat en pointant les dangers qu’elles représentent : « les orthoptistes auront le droit de prescrire des lunettes et des lentilles en accès direct, même si vous n’avez jamais vu de médecin des yeux. Concernant le dépistage des maladies de l’œil, il est lui aussi délégué aux orthoptistes dès le plus jeune âge avec l’examen de vos enfants sans médecin mais aussi chez vos parents et grands-parents avant l’entrée en Ehpad là encore sans médecin ». Les prescripteurs y voient un vrai risque de catastrophe sanitaire visuelle, mais aussi une dévalorisation des études de médecine et de toute leur profession.

 

Contre la prescription par les orthoptistes, les ophtalmos menacent d’une grève 

Ils soulignent que cette délégation de la prescription ne permettra pas forcément de réduire les délais de rendez-vous car « l’installation des orthoptistes dans les déserts médicaux est incertaine » et « la répartition actuelle des orthoptistes est moins bonne que celle des ophtalmologistes ». La pétition, qui évoque l’hypothèse d’une « grève massive, longue et totale » des urgences en ophtalmologie, indique que la dissociation des lunettes et du dépistage va provoquer des erreurs et des retards dans les diagnostics des cancers de l’œil, des glaucomes et des DMLA. « Qui va en prendre la responsabilité ? Aucun médecin ne vous aura vu !! », s’insurge l’ANJO, en attirant l’attention du public « sur le fait que certains centres de santé frauduleux risquent d’utiliser ces nouvelles réformes pour dynamiser leur activité, ce qui va encore vider les caisses de l’argent public et donc de l’argent de tous les Français ».

 

Le 29 septembre à la mi-journée, cette pétition avait recueilli plus de 1 000 signatures sur le site Change.org.

 

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