Les délais de rendez-vous en ophtalmologie impactent-ils le renouvellement des lunettes chez l’opticien ?

Publié le 21/03/2022

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A quelques jours de l’élection présidentielle, le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France) dévoile les résultats d’une enquête inédite menée par Ipsos sur le comportement des Français en matière de santé visuelle, notamment ceux confrontés à d’importants délais de consultation.

 

Selon ce sondage*, plus 3 Français sur 4 corrigent leur vue : 71 % portent des lunettes correctrices, 10 % portent des lentilles (25 % des 16-34 ans) et 8 % sont équipés de lunettes loupes. En toute logique, 65 % des porteurs se disent préoccupés par leur santé visuelle, contre 36 % des non-porteurs. Chez les premiers, l’équipement visuel est relativement récent : dans 69 % des cas, il date de 2 ans ou moins, « un constat jugé satisfaisant dans le contexte actuel de remboursement des frais optiques », commente le Snof. Autre enseignement : le renouvellement des équipements optiques ne semble pas impacté par les délais de rendez-vous plus importants dans les zones sous-dotées en ophtalmologistes : dans les zones urbaines de moins de 20 000 habitants, 69 % des équipements datent de moins de 2 ans, contre 73 % dans les zones entre 20 000 et 100 000 habitants. « Cela apparaît logique vu que la durée de vie d’une ordonnance de lunettes est plus de 10 fois supérieure aux délais de rendez-vous dans ces zones. Le problème essentiel dans ces zones sous-dotées est celui de la prise en charge des patients ayant des pathologies oculaires, lesquelles sont plus fréquentes et souvent plus évoluées que dans les zones les plus urbanisées », explique le syndicat.

 

Santé visuelle : l’ophtalmo reste l’interlocuteur privilégié malgré les délais

En matière de santé visuelle, 72 % des Français s’adressent prioritairement à leur médecin ophtalmologiste, 15 % s’adressent directement à un opticien (8 % après 54 ans), 5 % à leur médecin généraliste et seulement 3 % à un orthoptiste. « Cette confiance des Français envers leur médecin ophtalmologiste justifie pour la grande majorité des répondants la nécessité de devoir se déplacer substantiellement pour le consulter », analyse le Snof. Dans le détail, 67 % des Français désirent pouvoir se rendre chez leur ophtalmologiste en 30 minutes maximum, et 33 % iraient jusqu’à 45 minutes ou plus de temps de trajet. Pour Thierry Bour, président du syndicat, les résultats de cette enquête confirment que, depuis 2017, l’organisation de la filière en travail aidé montre son efficacité en termes de réductions des délais de rendez-vous : « on observe par ailleurs que contrairement aux idées reçues, les Français sont prêts à un temps de trajet dépassant 15 min pour aller à la rencontre de leur médecin ophtalmologiste : c’est une donnée intéressante pour bien évaluer le travail qui reste à accomplir dans les zones sous-dotées, avec pour objectif d’ici 2027 de résoudre les problèmes d’accès aux soins ophtalmologiques sur l’ensemble des territoires. Mais nous ne pouvons porter toutes les solutions seuls : nous attendons des pouvoirs publics qu’ils nous soutiennent dans nos propositions. »

 

4 propositions aux présidentiables

Le Snof a fait part de ses principales demandes aux candidats à l’élection présidentielle :

  • encourager le travail aidé en équipe pluriprofessionnelle (orthoptistes, assistants médicaux autour de l’ophtalmologiste et sous sa supervision) ;
  • soutenir la mise en place d’un plan de déploiement de sites principaux et secondaires en ophtalmologie libérale dans les zones sous-dotées, avec des mesures conventionnelles incitatives et pérennes ;
  • augmenter le nombre d’internes en ophtalmologie jusqu’à 200 postes par an pour faire face aux besoins médicaux réels à venir ;
  • favoriser une action résolue pour accroître autant que nécessaire les stages d’internes en libéral (phase d’approfondissement et docteur junior) pour contribuer à une meilleure répartition territoriale et une installation rapide des nouveaux ophtalmologistes.

 

*Etude réalisée en ligne du 11 février au 12 février 2022 auprès d’un panel de 2 000 répondants âgés de 16 à 75 ans représentatif de la population française selon la méthode des quotas.

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