Ophtalmos et orthoptistes se liguent contre la téléconsultation dans les magasins d’optique

Publié le 12/04/2023

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Dans un communiqué commun, le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France) et le SNAO (Syndicat national autonome des orthoptistes) dénoncent « les offres de télémédecine débridées » et s’opposent aux téléconsultations dans les lieux commerciaux.

Les deux syndicats rappellent que la téléconsultation en ophtalmologie doit obéir à des principes et que, si la crise sanitaire a justifié la tolérance de pratiques allant au-delà de la réglementation, il n’en est plus de même aujourd’hui : « L’avenant 9 de la Convention Médicale du 1er avril 2022 a élargi et assoupli les indications de la télémédecine tout en les cadrant. Il en est de même pour l’avenant 14 de la Convention des orthoptistes qui a autorisé et précisé les indications du télésoin. L’évolution vers un état endémique du Covid doit ramener les pratiques vers un respect de la réglementation et la recherche d’une efficience au profit des patients », affirment-ils.

Le Snof et le SNAO s’opposent ainsi aux « mauvaises pratiques ne garantissant pas la qualité, la pertinence et l’indépendance de cette pratique à distance ». Les organisations constatent la multiplication de méthodes non conformes, notamment « dans des lieux commerciaux ou avec une pseudo téléexpertise ‘robotisée’, sous prétexte d’amélioration à l’accès aux soins », où leurs deux professions « servent souvent d’alibi ».

Un but « mercantile »

Thierry Bour, président du Snof, rappelle les conditions de la téléconsultation, un acte médical qui doit se dérouler en « visio simultanée entre le patient et l’ophtalmologiste », ce dernier devant être identifiable par le patient dès sa demande de téléconsultation. « La téléconsultation ‘asynchrone’ n’existe pas et il ne suffit pas d’afficher ‘un ophtalmologiste partenaire’ ». Il rappelle aussi que, sauf exceptions, une téléconsultation doit pouvoir être suivie d’une consultation présentielle pour les cas qui le nécessitent. « Le principe général reste un suivi alterné téléconsultation – consultation présentielle avec le même médecin, d’où la nécessité pour ce dernier d’exercer à une distance compatible avec cette consultation en présentielle. » Ses propos sont soutenus par Mélanie Ordines, présidente du SNAO : « L’intervention d’un orthoptiste à distance n’est pas prévue par la réglementation en dehors du télésoin. Celui-ci nécessite une connaissance présentielle du patient dans les 12 mois antérieurs par le même orthoptiste et ne peut concerner un bilan visuel. »

Ainsi, le Snof et le SNAO s’opposent à la télémédecine dans des lieux commerciaux, qui ne respecte pas ces principes et dont le « but principal est mercantile ». Leurs présidents invitent ainsi leurs confrères à « ne pas répondre aux offres de salariat en télémédecine qui ne respecteraient pas la réglementation, la déontologie et l’intérêt des patients ». Ils rappellent que le développement de la télémédecine doit se faire en cohérence avec les récentes évolutions de la filière (primo-prescription par les orthoptistes, sites secondaires, etc.), s’intégrer dans un circuit global de prise en charge des patients et « non être une fin en soi, ni un business ».

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